Les apiculteurs lorrains se mobilisent contre le frelon asiatique. Un rucher équipé de " harpes électriques" solaires destinées à piéger le redoutable prédateur a ouvert ses portes à une quinzaine d’entre eux ce samedi 13 mai 2023.
Les apiculteurs lorrains se mobilisent contre le frelon asiatique. Ce samedi 13 mai 2023, ils sont une quinzaine à visiter à Preny en Meurthe-et-Moselle un rucher qui utilise un système de protection contre ce redoutable prédateur. Cet ingénieux système est une "harpe électrique" solaire.Il serait capable de foudroyer 200 frelons par jour. Il s’agit d’un cadre sur lequel sont tendus des fils électriques espacés de 22 millimètres à placer devant les ruches. Il est conçu pour laisser passer l’abeille, mais pas le frelon asiatique qui lui va toucher deux fils et s’électrocuter. Le système est basé sur la différence de comportement et de morphologie entre les deux.
Le frelon asiatique, Vespa velutina nigrithorax, est un prédateur redoutable pour les abeilles. Il chasse principalement les abeilles domestiques (Apis mellifera) pour nourrir sa colonie, mais peut également s'attaquer à d'autres espèces d'insectes.
Selon les observations scientifiques, un frelon asiatique peut capturer et tuer entre 30 et 50 abeilles par heure. Cependant, dans des conditions optimales, un seul frelon asiatique peut tuer jusqu'à 100 abeilles en une heure. Cela peut avoir un impact important sur les populations d'abeilles et sur la pollinisation des plantes.
En Lorraine, il manque 30 % des abeilles
"Il va falloir faire baisser la pression sur nos ruches", a déclaré Hubert Durupt Président du Syndicat Api-Est. D’autant que Velutina nigrithorax n’est pas le seul en cause. "Nous avons constaté fin janvier des désertions d’abeilles alors que la nourriture était abondante. On a des hypothèses, notamment celle de la canicule de 2022 qui a augmenté la prolifération du Varroa, un acarien destructeur d’abeilles. Si on ajoute la prédation du frelon asiatique et un printemps froid et pluvieux, cela peut nous inquiéter." En moyenne, il manque 30 % des abeilles en Lorraine à cette époque de l’année.
Pour capturer les abeilles, il est en mode vol stationnaire à l'entrée d'une ruche ou il vole au-dessus des fleurs. Sa taille plus importante et ses grandes pattes lui permettent de saisir l’abeille et de l'emporter avec lui. Il ne gardera que le thorax et en fera une boulette pour nourrir les larves de sa colonie.
Dans la région Grand Est, la présence du frelon asiatique a été confirmée pour la première fois en 2009. Depuis lors, sa population a continué à augmenter chaque année. Les nids de frelons asiatiques peuvent être trouvés dans les arbres, les buissons, les bâtiments et autres structures, ce qui rend leur élimination difficile et dangereuse.
L’Agence régionale de santé a mis en ligne une fiche qui permet de reconnaitre le frelon asiatique. Dans une étude, menée depuis l'automne 2014, le Jardin des plantes de Nantes, a découvert qu'une plante carnivore, la Sarracenia oreophila, attirait, en particulier, le frelon asiatique à pattes jaunes. Des chercheurs de l'Université de Tours essaient de mettre au point un piège en plastique, sur la base de la molécule odoriférante, attirant cette espèce.