L’équipe d’Urbanloop, elle aussi, s’aligne pour les Jeux olympiques. Dix capsules, imaginées et développées à Nancy, vont transporter gratuitement les usagers du site olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines. Jusqu’à 250 personnes par heure pourront tester le transport du futur gratuitement.
La pression monte pour les équipes d’Urbanloop sur le circuit installé à Saint-Quentin-en-Yvelines. L’équipe est fin prête pour l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 le 27 juillet. "Toute l’équipe est fatiguée, mais excitée", nous raconte Jean-Philippe Mangeot, président de l'entreprise Urbanloop.
Actuellement, le projet est en cours de finalisation avec la phase très exigeante d’homologation de tous les systèmes. Urbanloop doit répondre aux mêmes normes qu’un tramway. C’est le STRMTG (Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés) qui doit vérifier tous les points pour cette homologation qui permettra au public de prendre place à bord des capsules d’Urbanloop en toute sécurité.
Une petite révolution
Pour Noémie Bercoff, directrice générale d'Urbanloop "C'est une nouvelle manière de penser la mobilité. On n'attend plus son transport, c'est bien les capsules qui vous attendent en station. C'est complètement décarboné puisque c'est électrique, c'est alimenté en basse tension de sécurité par la voie, ça ne consomme presque rien. Cela nous permet de distribuer la flotte de capsules entre les différentes stations de manière quasi sans coût. Il y a vraiment un nouveau paradigme."
Voici les premières images sur le site olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines :
Gratuit pendant les Jeux olympiques
"Il suffira de monter à bord, d’appuyer sur le bouton. Cela va du plus grand parking de Saint-Quentin-en-Yvelines, à proximité du vélodrome olympique, et cela mène jusqu’au bout de la fan zone à 1 km de là, 2 km pour la boucle complète." Dix capsules tourneront sur le circuit et pourront transporter environ 250 personnes par heure. Le trajet est gratuit. "On va recueillir l’avis des usagers". Le fonctionnement sera supervisé par Keolis.
Le circuit de Saint-Quentin-en-Yvelines est prévu pour durer 17 mois. Il sera utilisé sur les quatre saisons. Il s’agira aussi de démontrer que les infrastructures d’Urbanloop peuvent ensuite être démontées sans problème pour rendre le site à la nature tel qu’il était avant l’installation.
100 % Made in France
L’idée d’être présent sur ce site des Jeux olympiques de Saint-Quentin-en-Yvelines est née en 2021 quand l’équipe d’Urbanloop a répondu à un appel à projets lancé par le ministère des Transports et son agence de l'innovation dans les transports.
"L’enjeu est de réussir à démontrer que nous arrivons dans une nouvelle ère du transport en commun. On va pouvoir avoir une flotte de petits véhicules qui s’insère dans la circulation avec des jonctions et des bifurcations. Cela va rendre un service qui est nouveau", nous explique Jean-Philippe Mangeot. "On va en faire la démonstration à proximité d’un site des Jeux olympiques, qui est la plus grande fan zone d’Île-de-France."
Pour l’équipe, c'est aussi l’occasion de faire la démonstration du savoir-faire Lorrain. "Le transport, cela nécessite de répondre à des exigences de sécurité et de sérieux. On est partis de zéro pour arriver aujourd’hui à un produit qui va être homologué. La production de cette capsule est 100 % "made in France", produite dans le Grand Est. Elle a été fournie en temps et en heure. Tout s’est "déroulé" sans accroc et comme prévu. Chaque étape a été respectée. Le faire pour les JO, c’est une fierté. Le 12 juin, on sera au Bourget pour la vitrine des Jeux olympiques sur les transports. Ce qui est une vitrine exceptionnelle."
Le transport du futur piloté par une IA
Urbanloop est un projet imaginé et développé à Nancy, une révolution dans le domaine du transport urbain. Avec sa flotte de capsules électriques autonomes, il se veut complémentaire du tramway et du bus dans les villes de taille moyenne sans métro. Économe en énergie, léger, modulaire, il peut transporter une ou deux personnes d’un point à un autre sans s’arrêter à toutes les stations comme le fait un transport en commun. Le 28 mai 2021, à Tomblaine, près de Nancy, ce projet a établi un nouveau record mondial de la plus faible consommation d'énergie par kilomètre pour un véhicule autonome.
Ces véhicules sont pilotés par une intelligence artificielle. Le guidage des capsules est entièrement autonome, permettant une circulation fluide et une réduction significative des temps de trajet. L’intelligence artificielle est aussi utilisée pour prédire les flux. "Lorsqu’un usager arrive en station et entame un trajet, l’algorithme d’ordonnancement d’Urbanloop appelle aussitôt un nouveau véhicule vide sur le réseau pour qu’il vienne remplacer le précédent."
Nancy, première ville en mode Urbanloop
La Métropole du Grand Nancy sera la première ville à proposer un circuit Urbanloop à l'horizon 2026. Il s’agira d’un circuit de 7 km avec 40 capsules en service. Elles iront du centre-ville jusqu'à un parking relais à Maxéville en desservant la future cité judiciaire. Elles pourront transporter en moyenne 1 000 personnes par heure.
Plusieurs collectivités se sont d’ores et déjà montrées intéressées et des contrats d’études ont été passés. Urbanloop intéresse aussi les grandes zones d'activités économiques et certains sites industriels qui y voient une solution pour transporter leurs salariés quand la zone de travail fait plusieurs kilomètres.