Depuis que l’ASNL est en National, Neil El Aynaoui s’impose comme le maillon essentiel de cette équipe. Professionnel depuis l’été 2021, le franco-marocain est considéré comme un enfant de la maison, après avoir fait toutes ses classes à l’ASNL depuis ses huit ans.
L’enfant d’un club. Neil El Aynaoui est né à Nancy en 2001, avant de partir avec sa famille, et son papa, professionnel de tennis marocain, direction la banlieue de Barcelone. Lorsqu’il revenait voir sa famille dans la cité ducale, il se souvient tout de suite : "Quand je venais en vacances ici, j’allais au stade. C’était l’époque 2006, ça faisait rêver…".
Un premier match officiel au goût amer
Il ne sait pas si bien dire. Depuis, le petit garçon qui venait voir les matches à la belle époque de l’ASNL, est désormais la pièce maîtresse dans l’effectif d’Albert Cartier après avoir fait toutes ses classes au club. Démarré à ses 8 ans avec le club du Chardon, il a grimpé chaque étape pour arriver dans le groupe professionnel en juillet 2021. Sa première apparition remonte au 31 juillet 2021 face à Toulouse. Une expérience mitigée : "J’entre à la mi-temps, on perd déjà 3-0 et on perd au final 4-0. Le sentiment est partagé. J’étais comme un fou de faire mes premières minutes en pro et en plus à Picot. Mais avec la défaite, ce n’était pas le top" raconte le franco-marocain.
C’est notre régulateur de jeu. Quand Neil est bon, l’équipe est bonne.
Albert Cartier, entraîneur de l'ASNL
Malgré la descente, Neil El Aynaoui s’est installé dans le onze petit à petit à partir de la mi-saison l’an dernier sous les ordres d’Albert Cartier, avant de devenir indispensable cette année par sa capacité à enchaîner les efforts, par ses récupérations et sa technique : "C’est un homme et un coéquipier très simple au quotidien, il ne rechigne pas dans le travail. (…) Il a un très gros coffre, une capacité à répéter les efforts. Il nous fait du bien et on est content de l’avoir" souligne Alexandre Cropanese, le capitaine de l’AS Nancy Lorraine. A titre d’exemple, Neil possède la plus grosse VMA (Vitesse Maximale Aérobie) de l’effectif Nancéien.
Un avis partagé par son entraîneur, celui qui lui a fait réellement confiance, lui donnant rapidement du temps de jeu malgré son jeune âge, Albert Cartier : "Il y a des thermomètres et des thermostats. Les thermomètres donnent la température, les thermostats la régule. Lui, c’est un régulateur, notre régulateur de jeu. Quand Neil est bon, l’équipe est bonne" avoue son entraîneur. Avant de poursuivre : "Il sera un exemple pour les jeunes du centre. Encore un nouvel exemple. Il y en a eu tant par le passé et ce sera lui, celui de la derrière vague, celui qui fera rêver et espérer les jeunes qui se forment ici au quotidien".
Un papa tennisman professionnel
Une carrière forcément influencée par celle de son papa, Younès El Aynaoui. Ancien joueur professionnel de tennis marocain pendant les années 1990 et 2000, arrivant jusqu’à la 14ème place au classement ATP en 2003 après s’être arrêté en quart de finale à l’Open d’Australie et l’US Open la même année. Encore maintenant, il donne toujours son avis à son fils : "Il ne va pas m’aider au niveau tactique sur le terrain, mais en-dehors, ce qu’un professionnel doit faire, ce qu’il faut faire pour arriver au plus haut niveau. Il essaye de me transmettre tout ce qui a marché pour lui et m’éviter de faire tout ce qu’il ne faut pas" raconte le numéro 12, numéro pour rappeler la date d’anniversaire de sa maman, et de son papa.
Un début de carrière qui l’a amené à atteindre une quarantaine de matches professionnels avec son club de cœur, à 21 ans seulement. S’il est resté à l’AS Nancy Lorraine pour le faire remonter en Ligue 2 à la fin de la saison, sur le plan personnel, Neil El Aynaoui ne se laisse pas de limite : "Honnêtement, je n’ai pas d’objectif, j’essaye vraiment de me concentrer saison par saison. Je ne vais pas dire l’année prochaine, je vais être là. Je ne veux pas avoir de regret, tout donner et on verra bien".