Dialogue de sourds entre "pro" et "anti". En cause, l'implantation d'une centrale photovoltaïque à Villey-Saint-Etienne, près de Nancy. Plusieurs associations environnementales dénoncent des travaux synonymes de déforestation et craignent un impact sur la faune et la flore. Faux, rétorquent les porteurs du projet. Tout est fait pour protéger les espèces locales.
C'est dans une ancienne carrière à proximité de Villey-Saint-Etienne, entre Toul et Nancy (Meurthe-et-Moselle) que les travaux ont commencé. Sur une surface totale de 80 hectares, 9 sont concernés par du défrichement. Plusieurs associations naturalistes dont la LPO, Flore 54 ou encore Floraine parlent d'atteinte à la biodiversité. Pour elles, le projet de central photovoltaïque va nuire à la faune et à la flore locale. "Ces panneaux photovoltaïques ne doivent pas être dans les lieux de réservoir de biodiversité", explique François Vernier, membre de l’association Floraine (botanistes lorrains), "or, là, nous sommes dans un réservoir de biodiversité reconnu par l'État."
Mais pour le maire de Villey-Saint-Etienne, les travaux ont été entrepris avec soin et en toute légalité. Des filets ont été installés pour préserver les batraciens et les reptiles. Des niches de biodiversité sont également en cours d'aménagement. Cela fait plus de 15 ans qu'il travaille pour aménager ce lieu qui abrite notamment deux espèces protégées. "Ces deux habitats seront mieux protégés aujourd'hui qu'hier", affirme Jean-Pierre Couteau, le maire (SE) de la commune, "pendant des années, on a été confronté au dépôt sauvage, aux motos, aux quads dans les mares. Sur notre territoire, on a deux massifs forestiers. On a juste à côté, à 350 mètres, une autre ancienne carrière, 22 hectares complètement sanctuarisé avec un chantier de découverte pour faire de la sensibilisation. Je ne vois pas bien ce qu'on peut nous reprocher au-delà du fait qu'effectivement, il y a un chantier qui démarre".
Les travaux de préparation du site vont se poursuivre. L'installation des panneaux solaires est prévue pour octobre 2024 avant une mise en service prévue pour 2025.