Plus de 200 personnes ont défilé, samedi 21 septembre, dans le centre de Saint-Mihiel (Meuse). Une marche pour soutenir les salariés de l'usine Bonduelle qui ferme ses portes. Un choc pour les 159 employés.
Samedi 21 septembre 2024, plus de 200 personnes ont participé à une marche dans les rues de Saint-Mihiel (Meuse) pour soutenir les salariés de l'usine Bonduelle. À la fin du mois d'août, la direction du groupe a annoncé la fermeture de son site en mars 2025. L'usine, spécialisée dans la fabrication de salade en sachet, emploie 159 personnes. Près de 80% des salariés sont des femmes.
Salariés, retraités de Bonduelle, les familles, les habitants, les commerçants, tout le monde tenait à être là aujourd'hui, "par solidarité". En gilets orange, les salariés tiennent dans leur bras un cercueil "Bonduelle nous a tués".
Parmi eux, Sylvie, bientôt 20 ans d'ancienneté. "Le problème, c'est toutes les familles derrière moi. Moi, je serai à la retraite dans deux ans et demi, mais elles ? Tous les parents, comment ils vont faire, ceux qui ont plus de 50 ans. Est-ce qu’ils vont trouver du travail ? Je ne comprends pas".
David est venu avec sa petite fille qu'il tient dans les bras. Voilà dix ans qu’il travaille chez Bonduelle. "C’est un coup de massue. On a toujours pensé qu’on pourrait travailler ici. On ne sait pas ce qu’on va faire. Le chômage ? On ne sait pas si on va avoir trouvé du boulot. Dans quelles conditions ? Où ? On ne sait pas", s'interroge-t-il, entre colère et inquiétude.
Il y a un choc économique et puis il y aura un choc démographique à craindre
Xavier Cochet, maire de Saint-Mihiel
Xavier Cochet, maire de Saint-Mihiel, 4000 d’habitants, participe également au cortège. "Il y a des conséquences sociales, bien sûr, et je pense en particulier aux familles de travailleurs souvent féminins avec des revenus modestes. Il y a un choc économique et puis il y aura un choc démographique à craindre. Il n’y aura peut-être une réduction de la consommation à Saint-Mihiel et moins de monde. C’est plus que de l’espoir, c’est de la détermination de la part des salariés, des élus. Il faut mener des projets en partenariat avec les collectivités".
Incertitude
Cette journée a été organisée à l'initiative de la CFDT. Stéphane Genter, délégué syndical CFDT à Bonduelle frais, reconnaît avoir "été très surpris de l’annonce. La société n’arrivera pas à retrouver de repreneur et on veut que pour le départ, elle nous donne le maximum. Pour pouvoir vivre. On est dans un département avec peu de travail et du coup, des familles s’inquiètent". Les syndicats FO et CGT se sont joints au mouvement.
Les ventes de sachets de salade se sont effondrées depuis la crise sanitaire du Covid. Et l’inflation a fortement impacté les ventes. Le site lorrain fabriquait essentiellement des produits bio.
Dans un communiqué, le groupe agroalimentaire avait indiqué "mettre fin à cette activité, dont les résultats affichaient une "dégradation continue". Mercredi prochain doit se tenir une première réunion de négociations entre les syndicats et la direction pour la mise en place du plan social.