Enfouir nos déchets nucléaires dans les sous-sols de Bure pourraient coûter bien plus que prévu. Chiffrée auparavant entre 13 et 16 milliards, selon l’ANDRA la facture dépasserait en réalité les 30 milliards d’euros.
C’est l’ Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra) qui l’annonce. Le coût global du projet Cigéo d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure (Meuse) a été réévalué. Le coût de l'opération passe à 32,8 milliards d'euros, au lieu des 16,5 milliards calculés en 2012.
Dans les documents remis au gouvernement, l'Andra évalue la partie investissement du projet (c'est-à-dire la construction des installations) à 19,8 milliards d'euros, tandis les coûts d'exploitation de l'infrastructure pendant plus d'un siècle (jusqu'en 2144) sont chiffrés à 8,8 milliards, à quoi s'ajoutent 4,1 milliards d'impôts et taxes. Soit un total de 32,8 milliards d'euros.
Un doublement de la note qui confirme les estimations d'une commission d'enquête parlementaire qui chiffrait déjà cet été les frais de l'opération autour de 30 milliards d'euros.
Toutefois EDF, Areva et le CEA, dans un courrier commun adressé au ministère de l'Écologie et de l'Énergie contestent ces chiffres en estimant que l’ANDRA baserait ses calculs sur des estimations de coûts qui "s'écartent de manière significative de notre retour d'expérience"
Le projet Cigéo, piloté par l'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires, doit accueillir les déchets les plus radioactifs (3% du total des déchets nucléaires) à 500 mètres sous terre à Bure, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue.
Le gouvernement voulait profiter de la loi Macron pour autoriser sur ce projet. Mais le Conseil constitutionnel avait censuré en août l'article concernant le projet, considérant qu'il était sans rapport avec la loi. Dans la foulée, le gouvernement avait indiqué qu'il déposerait un projet de loi spécifique sur Cigéo en 2016.
Le calendrier du projet prévoit un décret d'autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025. La construction des installations de stockage pourrait débuter à l'horizon 2020.