Panique à Bure : une BD pour contrer la communication de l'Andra aux élèves

Les associations opposées au projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure éditent une bande dessinée à destination des élèves, enseignants et parents. Elles veulent contrer la communication de L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui cible les scolaires.

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Les associations opposées au projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure (Meuse) éditent, en ce printemps 2021, une bande dessinée à destination des collégiens et lycéens meusiens et haut-marnais. Le but : informer élèves, enseignants et parents pour dénoncer le projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure et "la communication à sens unique de l’Andra au sein des établissements scolaires."

L’idée des opposants d’éditer une bande dessinée à destination des élèves des établissements scolaires du second degré est dans les tuyaux depuis les origines du projet Cigeo. Elle n’avait jamais pu se concrétiser faute de moyens financiers suffisants. C’est aujourd’hui chose faite. Depuis plus de 25 ans, la lutte des opposants se déroule pour l’essentiel sur le terrain : manifestations, évènements festifs, occupations de lieux symboliques comme le Bois-le-Juc.  Les opposants entendent désormais occuper celui de la communication à destination des plus jeunes.

Dénoncer un monopole de la communication

L’association EODRA, qui regroupe les élus opposés au projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure, dénonce une communication à sens unique à destination des élèves et du jeune public en général. Une situation de monopole de l’Andra qu’elle juge antidémocratique. L’opérateur dispose de moyens financiers importants ainsi que d’un centre d’information pour accueillir le jeune public et particulièrement les scolaires.

Nous dénonçons l’intrusion de l’Andra dans les écoles. Il n’existe pas de contre-parole, les élèves, les enseignants et les parents ne sont pas correctement informés.

Jean-Marc Fleury, porte-parole de l'association EODRA

Cette bande dessinée se veut un outil pédagogique.
Elle raconte une histoire sur des bases réelles et propose un glossaire des mots techniques ainsi qu’un quizz pour amener les jeunes lecteurs et lectrices à se poser des questions sur les risques que présente le projet d’enfouissement des déchets radioactifs.

Scénario catastrophe

Moyens limités veut dire pagination limitée.
Concentrée en 24 pages, la BD  raconte un accident possible, celui d’un incendie dans une galerie de stockage à moins 500 mètres de profondeur, déclenché par la combustion spontanée d’un colis de déchets bitumés. Cet accident se produit au moment de la visite de Kim Satoki, une journaliste japonaise.

Nous avons choisi une héroïne japonaise car le Japon a été victime de la catastrophe de Fukushima ainsi que des bombes d’Hiroshima et de Nagasaki.

Jean-Marc Fleury, porte-parole de l'association EODRA

Hasard du calendrier, ce scénario fait écho au récent rapport de l’Autorité environnementale (AE) rendu public le 13 janvier 2021.
Dans ce document de 56 pages, l’AE émet des réserves sur la capacité de l'opérateur à maîtriser ce risque majeur, ainsi qu'à mettre en œuvre la réversibilité rendue obligatoire par la loi du 25 juillet 2016. C’est-à-dire la possibilité de récupérer les colis de déchets stockés en cas d’accident. Les déchets bitumés représentent 18% du nombre de colis de l'inventaire de référence.

Deux poids, deux mesures

Le Cedra, le réseau Sortir du nucléaire, BureStop55 ainsi que France Libertés et la Fondation Danielle Mitterrand ont concouru à la réalisation de cette bande dessinée tirée à 35.000 exemplaires. Ils ont demandé au rectorat l’autorisation de les distribuer aux élèves directement au sein des établissements ce qui leur a été refusé. Ils dénoncent un"deux poids, deux mesures".

Le mastodonte Andra pratique l’endoctrinement des scolaires. En empêchant la contre-information, le recteur entrave l’exercice du libre-arbitre des élèves, des enseignants et des parents 

Jean-Marc Fleury, porte-parole de l'association EODRA

Pour justifier cette fin de non-recevoir, le rectorat écrit aux promoteurs de la bande dessinée que le projet Cigeo est conforme à la réglementation. Pour les associations opposées à Cigeo, ce refus n’est pas une surprise et assure que la distribution se fera au printemps 2021 par d’autres voies.

 

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