Dans les collections du Mémorial de Verdun, une série de dessins décrit avec précision le quotidien des combattants. Ces œuvres ont été réalisées en première ligne par Marcel Santi, avec des mines de plomb sur des feuillets imbibés de boue. Un témoignage au service de la mémoire.
Marcel Santi est mobilisé en août 1916 en tant qu'observateur et agent de liaison. Une mission dangereuse : il faut courir sous les tirs pour porter les messages lorsque les liaisons téléphoniques sont rompues. De petite stature, le jeune meusien échappe aux balles lors des combats dans le Soissonais, au Chemin des Dames, dans les Flandres et, en 1917, sur la cote 304 près de Verdun. Ses petits carnets ne le quittent jamais. L'un d'eux, glissé dans sa poche droite, est détruit par un éclat d'obus, épargnant la vie du dessinateur...
Dans ses dessins, Marcel Santi raconte les tranchées : les poux, les rats, les plaisirs simples d'un repas chaud, l'ennui du guetteur à son poste, l'angoisse des attaques aux gaz. Lui-même sera gazé deux fois. Et la violence est toujours omniprésente. Dans ce témoignage de l'horreur de la Grande Guerre, sans haine, le dessinateur montre la proximité entre français et allemands,plongés dans le même enfer.
Marcel Santi n'oubliera jamais ses camarades du front. Dans les années 60, il participe aux côtés de Maurice Genevoix à la création du Mémorial de Verdun. Deux grandes fresques murales, réalisées à partir de ses dessins, ornaient alors ce lieu dédié à la mémoire des combattants français et allemands de la Grande Guerre.
Toute la collection des 670 vidéos Histoires 14-18