"Nous avons empêché 15 attentats en France pendant l'Euro". Les déclarations fracassantes, lundi 7 juin, du chef des services secrets ukrainiens laissent de nombreuses interrogations, pour ne pas dire des doutes, sur l'interpellation d'un Lorrain le 21 mai en Ukraine.
Conférence de presse, vidéo de la filature et de l'arrestation : on a rarement vu des services "secrets" aussi communicants que sur l'interpellation, il y a deux semaines, de Grégoire Moutaux. Interpellé à la frontière ukraino-polonaise dans une Kangoo chargée d'armes et d'explosifs, le jeune homme de Nant-le-Petit (Meuse) aurait avoué avoir projeté "15 attentats" en France pendant l'Euro de foot.
La police française n'avait rien sur lui... Employeur, voisins et connaissances sont abasourdis... mais après tout, ça ne serait pas la première fois qu'un individu se serait radicalisé sans attirer l'attention.
Alors pourquoi cette communication spectaculaire hier ? Pour prévenir les fuites dans la presse, selon les Ukrainiens.
Mais la réponse est peut-être dans cette dépêche de l'AFP parue ce matin :
fait partie des 24 sélectionnées). Montrer à l'Europe, et à la France, que le pays surveille bien les frontières et arrête de dangereux terroristes, peut faciliter les choses.
La police française attend, pour sa part, que ses collègues ukrainiens lui fournissent plus d'éléments pour se faire une religion sur les véritables projets de Grégoire Moutaux. Une demande d'entraide judiciaire a été envoyée à l'Ukraine. Pour l'instant, il n'est pas encore question d'extradition. Et l'ouvrier agricole de Nant-le-Petit reste détenu là-bas, avec ses secrets.