"Héroïne : la défaite de Verdun", Samuel Hazard refuse de comparer sa ville au "Chicago" du Nord lorrain

Samuel Hazard, le maire PS de Verdun (Meuse), très présent sur les réseaux sociaux, réagit à la réalisation du documentaire "Héroïne : la défaite de Verdun". "Ce n'est pas le "Chicago du Nord lorrain". Il ne veut toujours pas voir le film.

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Héroïne : la défaite de Verdun, le nouveau film-documentaire du journaliste Alain Morvan sera diffusé sur France 3 Lorraine ce jeudi 4 avril 2024. Il raconte le combat de la police et de la justice face une situation devenue "hors de contrôle" dans la ville de 18.000 habitants. "Verdun c'est Chicago ! il ne faut quand même pas plaisanter ! Ce n’est pas l’image de Verdun avec tous les efforts que l’on fait", dit Samuel Hazard, le maire de la ville.

Il n'a pas voulu participer au film. "Ça donne une image déplorable de la ville et pourquoi on fait de la sensation ? Pour se faire un nom sur Verdun ?".

"Héroïne : la défaite de Verdun". C'est honteux de dire ça. 

Samuel Hazard, maire de Verdun

Samuel Hazard est le maire de Verdun depuis dix ans. Il est aussi le président de la communauté d'agglomération du Grand Verdun. Pour l'heure, il ne veut toujours pas regarder le film. Plutôt amer et en colère, par téléphone, jeudi 4 avril 2024 il nous explique : "le titre est scandaleux, une analogie par rapport à la victoire de 1916. Il n’y a pas de territoire perdu de la république à Verdun".

Ce film donne la parole aux consommateurs, aux médecins, aux travailleurs sociaux, à la police et la justice. On est loin de l'image de la Grande Guerre, celle de 14/18. 

Au nord d'un département rural, mais proche des frontières et à distance raisonnable de Metz, Reims, Nancy, vous n'avez rien vu venir ? "Voilà la question que je pose : pourquoi toujours Verdun ? Il n’y a pas de zone de non droit dans la ville."

Comment la ville de Verdun en est arrivée là ? "C’était vrai qu’il y a quinze ou vingt ans, la ville était une plaque tournante, le deal était présent. Mais aujourd’hui les choses ont changé."

Le chiffre de 44 %, il sort d’où ? Il n’est en aucun cas justifié. Il ne traduit pas l’état de la délinquance à Verdun. De faire croire que l'on y vit mal, en insécurité, je le conteste.

Samuel Hazard, maire de Verdun

Dans le baromètre publié par le Figaro, "violences et cambriolages : quelles sont les communes les plus touchées en 2023 ?", la ville de Verdun fait un bond de 44%. "Archi-faux. À Verdun, il y a des problèmes de sécurité, je ne le nie pas. Mais dire qu’à Verdun, c'est l’insécurité qui règne, je le conteste", dit Samuel Hazard. "Ce chiffre de 44 %, il sort d’où ? Il n’est en aucun cas justifié. Il ne traduit pas l’état de la délinquance à Verdun. De faire croire que l'on y vit mal, en insécurité, je le conteste".

Des chiffres en baisse

Cependant, si l’on considère tous les indicateurs, l’augmentation globale de la criminalité sur Verdun est bien plus faible. "La délinquance n'a augmenté que de 0,26%".

Stephane Morisse, secrétaire national délégué Unité, premier syndicat de police, constate que "les chiffres de Verdun sont plutôt bons. Si l’on prend sur ces deux dernières années ils sont même en diminution". Ainsi selon lui "c’est l’action de la police qui justifie cette baisse. En deux il y a même une hausse des démantèlements des points de deal, plus de 26".

Ainsi, dans la colonne "victimes de violences par coups et blessures hors famille dans les villes de 5.000 à 20.000 habitants...", la ville se classe dans le tiercé de tête juste après Louvroil dans le Nord. "À Verdun, c'est certain qu’on a une augmentation de stupéfiants et en matière de cambriolage aussi", explique Xavier Delarue, le préfet de la Meuse.

La sous-préfecture de la Meuse

Violences, cambriolages, usages de stupéfiants, trafic de drogue..."On est à peu près 10% d’augmentation sur le trafic de drogue. Pourtant, on lutte contre le trafic et la consommation des stupéfiants. On est présent sur le terrain. Le gros souci, ce sont les violences intrafamiliales. Une augmentation des violences sur les femmes, aussi les enfants", ajoute Xavier Delarue.

Coproduit par France 3 Grand-Est et Nomades, le documentaire "Héroïne : la défaite de Verdun" sera diffusé jeudi 4 avril en deuxième partie de soirée, sur France 3 Grand Est.

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