La Voie Sacrée, route mythique reliant Bar-le-Duc à Verdun, contribua grandement à la façon dont la bataille de Verdun a évolué au cours de l'année 1916.
Seul itinéraire adapté pour permettre d'alimenter le front en hommes et en matériel, il y fut organisé un flux continu impressionnant.
Difficile, durant cette première guerre mondiale, de pouvoir desservir Verdun comme il se doit. D'autant plus que les besoins sont énormes, tant en hommes qu'en matériel... Et qui plus est avec la stratégie du général Pétain de renouveler fréquemment et en grand nombre les soldats du front.
Une route est adaptée à ce besoin logistique : cet itinéraire reliant les deux villes de la Meuse, et permettant une bonne communication avec la "base arrière" de Verdun. L'idée est donc de permettre de l'utiliser pour relier ce "point haut" de la bataille de Verdun à cette "base arrière que constitue Bar-le-Duc.
La réalité va très largement dépasser ce qui avait été imaginé au départ.
Pour parvenir à la mise en oeuvre de ce gigantesque soutien logistique, il a fallu tout d'abord revoir cette route, afin qu'il soit possible que des camions puissent circuler dans les deux sens, sans difficulté. D'importants travaux d'élargissement ont été effectués sur ces 40 kilomètres, afin de parvenir à cet objectif.
C'était la toute première fois qu'une seule route avait ce rôle stratégique, et cet axe s'est révélé tolalement à la hauteur. Ce qui inspira Maurice Barrès en avril 1916, lorsqu'il évoqua le nom de "Voie Sacrée", en pensant alors à la Via Sacra de l'antiquité. Depuis, la route a conservé ce nom, qui est entré dans la postérité.
La Voie Sacrée est donc aujourd'hui encore la seule route de France qui ne porte pas un numéro...et qui a donc conservé ce nom de "Voie Sacrée".
On se souvient d'elle aussi pour ces convois qui ne s'arrêtaient jamais, avec là encore, toute une organisation pour alimenter le front en hommes et en matériel.
Au total, durant cette bataille de Verdun, ce sont deux millions de tonnes de matériel qui ont été acheminés entre Bar-le-Duc et Verdun.
Et c'est de l'ordre d'un million et demi d'hommes qui ont aussi été transportés sur cet axe vital pour la réussite des actions militaires.
Voyez le récit de Laurent Parisot...