Deux mille adolescents français et allemands arrivent aujourd'hui à Verdun pour participer à la commémoration du centenaire. Samedi et dimanche, ils seront 4000. Collégiens pour la plupart, ils ont fait leurs classes en cours d'histoire avant de monter au front. Pour la mémoire et pour la paix.
C'était la volonté de la Mission du Centenaire 14-18. Mettre la jeunesse au coeur des commémorations. L'immense majorité des 300.000 morts de la bataille de Verdun étaient dans la fleur de l'âge. La Mission a choisi d'inviter des jeunes d'une quinzaine d'année, des élèves de troisième. Chaque académie de métropole ou d'Outre-mer envoie une trentaine d'élèves, soit un millier d'éléves, et les 16 Länder allemands font de même.
Ces collégiens ont fait en cours d'année un travail approfondi sur la Grande Guerre, pour comprendre à quel point elle a meurtri tout le territoire, même loin du front. Par exemple, les élèves du collège Pascal-Paoli de Corte (Haute-Corse) ont enquêté sur les prisonniers de guerre allemands détenus au pénitencier de Casabianda - un véritable mouroir -, et bien entendu sur les nombreuses victimes corses dans les rangs français.
Mémoire partagée
A Verdun, les classes réunies en binômes franco-allemands échangeront leurs travaux et construiront ensemble une mémoire partagée. Ils visiteront bien sûr les champs de bataille et les cimetières.Ces 2000 jeunes seront rejoints samedi et dimanche par 2000 autres, venus de la région Grand Est. Ils répèteront ensemble la cérémonie de dimanche 29 mai à Douaumont. Ce jour-là, en présence d'Angela Merkel et François Hollande, ils participeront en effet à la scénographie imaginée par le cinéaste Volker Schlöndorff. Sous la direction du chorégraphe Marc Bogaerts, ils interpréteront, à 4000, un geste collectif "simple et à forte valeur symbolique".