Meuse : un rapport sénatorial souligne le manque criant de gynécologues

Jeudi dernier était publié un rapport sénatorial sur la condition des femmes en milieu rural. Dans ce travail a été mis en évidence la pénurie de gynécologues dans certains départements dont la Meuse fait partie.

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Deux ans après la manifestation contre la fermeture de la maternité à Bar Le Duc, la fissure du désert médical s’agrandit dans la Meuse. En témoigne le rapport sénatorial sur la condition des femmes en milieu rural publié la semaine dernière. Ce dernier est sans appel « La délégation déplore que la santé des femmes ne soit pas considérée comme une priorité dans les territoires ruraux où la désertification médicale touche tout particulièrement les gynécologues ». Preuve en est, on ne recense plus que quatre cabinets de gynécologues sur le territoire.

Un constat que valide le docteur Dominique Bassenne, l’un des deux derniers Gynécologue de Bar-le-Duc, possédant encore son propre cabinet. Installé depuis 1996 dans la ville meusienne, ce praticien a vu baisser radicalement le nombre de médecins spécialisés en ville « on se bat pour trouver des places à nos patientes. C’est compliqué, je suis complet de 8h30 à 20h00, presque six jours sur sept. »

En moyenne, on compte 2,6 médecins spécialistes pour 100 000 femmes en âge de consulter

Rapport sénatorial "Femmes et ruralités"

"En moyenne, on compte 2,6 médecins spécialistes pour 100 000 femmes en âge de consulter", déplore le rapport sénatorial, qui pointe du doigt la désertifications des spécialistes, avec en premier lieu les gynécologues. Une densité médicale faible, mais qui doit néanmoins être mise en balance en ce qui concerne le département de la Meuse, explique Jacqueline Deleau-Prevoteau, secrétaire générale de l’ordre des médecins en Meuse « On manque cruellement de gynécologues ici, mais des solutions locales sont mises en place : des consultations avancées sont proposées dans des maisons de santé, des gynécologues sont basés dans des hôpitaux, c’est les cabinets privés qui disparaissent », avant de rappeler que des médecins pratiquent également des suivis gynécologiques, et que les sages-femmes peuvent accomplir une partie du travail des praticiens. 

"Il pourrait y avoir un renoncement au dépistage"

Alexandra Fressinet est sage-femme depuis cinq ans à Saint Mihiel, et peine de plus en plus à trouver des rendez-vous gynécologiques à ses patientes « cela pourrait devenir dangereux. Pour des femmes vivant en milieu rural, c’est parfois très compliqué de se rendre en ville, elles peuvent donc renoncer à se faire dépister ». Si la délégation sénatoriale écrit se féliciter du dynamisme des sages-femmes en milieu rural, Alexandra Fressinet explique que sa profession ne peut pas compenser à elle seule cette pénurie de médecins spécialisés « notre travail est complémentaire à celui d’un gynécologue. Nous on assure le suivi avec la patientèle, on la dirige vers un gynécologue pour qu’il soigne les pathologies. ».

Le programme e-Meuse, une solution à la désertification des médecins spécialisés ?

A la permanence du sénateur LR meusien Gérard Longuet, on explique que le projet e-Meuse Santé, se met doucement en place pour pallier le manque de médecins et médecins spécialisés sur le secteur. Un programme de médecine en ligne, co-financé par l’Etat et des entreprises, qui propose déjà des téléconsultations de premiers recours. Des alternatives à un suivi gynécologiques ne sont pas encore proposées, mais tendent à se mettre en place « Nous avons un programme de coaching périnatal déjà proposé, et nous souhaitons mettre en œuvre un projet de ceinture connectées, pour surveiller et assurer la sécurité des grossesses », explique Jean-Charles Dron, directeur opérationnel de e-Meuse Santé.

Parmi la dizaine de solutions proposées par les sénateurs pour faciliter l'accès aux soins pour les femmes figure la mise en place de médecine itinérante, avec des véhicules sillonnant les déserts médicaux pour proposer aux femmes des déspistages des cancers du col de l'utérus, du sein, du côlon, ou bien des consultations gynécologiques, comme la Mammobile en Normandie. Le rapport devrait être remis prochainement à Elisabeth Moreno, la ministre déléguée à l'égalité femmes-hommes, et Joël Giraud, le secrétaire d'Etat à la ruralité. 

 

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