Au mois d’août 2020, Teddy Bracard accompagnera des amoureux de la nature à la rencontre des ours de Slovénie. Pour ce jeune homme installé à Verdun (Meuse), la photographie animalière est le meilleur de moyen de sensibiliser à la préservation de notre environnement.
Il s’est levé à trois heures du matin pour quitter Verdun (Meuse) et rejoindre son terrain de jeu favoris, la campagne au lever du jour. A l’heure où les animaux sauvages ne se cachent pas de l’homme, Teddy Bracard s’installe avec boîtier photo et camouflage pour de longues heures d’affût. Il est ce qu’on appelle un photographe animalier.
De père en fils
Teddy Bracard est né il y a 25 ans à Damelevière (Meurthe et Moselle), c’est avec son père qu’il apprend à observer la nature et les animaux sauvages. Voici des instants de jeux entre renards captés par Teddy et visibles sur son compte Instagram.
A 13 ans j’ai choisi la photo pour partager des instants précieux.
"Mon père est un naturaliste, amateur éclairé de l’environnement. Adolescent je passais beaucoup de temps avec lui dans la nature, on vivait des moments fous en approchant un cerf ou un renard mais nous avions du mal à les raconter à nos proches. A 13 ans, j’ai choisi la photo pour partager des instants précieux", raconte Teddy Bracard.
Patience et persévérance
Les années passent, Teddy termine ses études et obtient une licence professionnelle de gestion durable des espaces forestiers; la nature n’est jamais loin. Aujourd’hui il se partage entre son travail pour une association au service du développement durable, le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement de Meuse (CPIE) et sa passion pour la photographie animalière.
Avec pour modèle, par exemple, le cerf, personnage incontournable des photos de Teddy Bracard
Sur dix sorties, seulement deux donnent des photos
En 2017, il édite un premier livre Lorraine par Nature, 1.500 exemplaires vendus rapidement. Il y imprime sa patte, "je voulais photographier ma région, saisir ses lumières, ses décors et ses personnages. Mais pour capturer l’attitude d’une huppe fasciée ou le regard d’un renard, il faut faire preuve de patience et de persévérance", explique Teddy Bracard. "Depuis le début du mois de juin, c’est ce vieux cerf que je tente d’immortaliser. Sur dix sorties, seulement deux donnent des photos".
Ralentir pour voir
Si la maîtrise de la technique photo est nécessaire, la compréhension du monde animal est indispensable. Ne pas se mettre dans le vent dominant pour éviter de propager son odeur, ne pas déranger en s’approchant trop près et respecter le rythme de la nature. "Faire des photos, c’est une manière de retourner à l’essentiel. Ces rencontres sont accessibles à tous si on se donne la peine de ralentir et de regarder le monde qui nous entoure", précise le jeune homme.
Qui propose sur son compte cette huppe fasciée, saisie en plein vol dans la campagne lorraine
Ce que je cherche, c’est vivre des émotions
Pour Teddy la photo doit rester une passion, il ne souhaite pas en faire un métier. "Je ne veux pas subir la pression du résultat, revenir avec des photos à tout prix n’est pas ma vision, ce que je cherche c’est vivre des émotions".
Approcher l’ours slovène
Tous les ans, Teddy Bracard accompagne des français en Slovénie pour observer les ours et partager sa quête d’émotions. Des séjours d’une semaine imaginés par Miha Mlakar au coeur d’une zone protégée par Natura 2000. Il y a sept ans, le Slovène a demandé à Teddy de devenir son ambassadeur français pour marcher sur les traces de ce grand mammifère.
"Il y aurait 600 ours en Slovénie alors qu’en France ils seraient moins de 50. C’est le résultat d’une approche différente. Entre 1945 et 1990, ce grand prédateur n’y a pas été chassé, sa population a augmenté naturellement. Aujourd’hui elle est régulée pour maintenir son équilibre", précise le photographe. Et il ajoute, "durant ce séjour je propose aux participants de mieux comprendre les moeurs de l’animal puis nous nous posons à l’affût. Tous ne viennent pas là pour prendre des photos, parfois c’est juste pour le plaisir d’observer l’ours, un plaisir que nous partageons".
Cette année, la pandémie de Coronavirus a perturbé les réservations de ces séjours, il reste donc quelques places pour vivre au rythme de la forêt slovène au mois d’août. La page Facebook de Teddy Bracard ou son compte Instagram sont les moyens de contacter le photographe pour se lancer dans l'aventure.
En 2021, Teddy Bracard proposera un nouveau livre consacré à la photographie animalière. Trois quêtes autour de trois animaux, l’ours de Slovénie, le loup d’Italie et le lynx de France. Un ouvrage retraçant six années passées à vivre au rythme de la nature.