Des représentants des salariés de GazelEnergie, exploitant de la centrale à charbon Émile-Huchet de Saint-Avold, ont été reçus au ministère de l'Industrie à Paris ce jeudi 13 juin 2024. Mais les élections législatives imposent une pause à risques. Il n'y a plus personne pour prendre une décision dans ce dossier qui traîne.
Durant la campagne des Européennes, de nombreux candidats sont venus apporter leur soutien aux salariés de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle) dont l'avenir est en suspens. En septembre 2023, Emmanuel Macron avait annoncé la conversion de cette centrale à la biomasse. Depuis, silence radio et autant d'incertitude et de flou autour d'un projet d'hydrogène. Le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, avait promis à un député Renaissance messin un déplacement en Moselle "après les élections européennes".
Nous y voilà mais dans la foulée de l'écrasante victoire du Rassemblement national et du piètre résultat de Valérie Hayer, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale et l'organisation de nouvelles élections législatives anticipées. Un nouveau calendrier qui percute de plein fouet les attentes des agents de la tranche au charbon de la centrale de Saint-Avold (Moselle), en grève illimitée depuis mardi 4 juin.
Ce jeudi 13 juin 2024, syndicats et pouvoirs publics ont néanmoins maintenu un rendez-vous à Paris au ministère de l'Industrie. "Nous avons rencontré différents conseillers du ministre Roland Lescure" explique Thomas About, délégué syndical CFDT de la centrale Émile-Huchet, "nous avons mis à plat notre situation. On a réussi à s'écouter. Évidemment, durant cette période, ils nous ont dit qu'il y avait un devoir de réserve, donc pas d'annonces. On a néanmoins acté a minima un calendrier de rencontres entre le ministère, nous et la direction générale de l'énergie et du climat. Des groupes de travaux vont être constitués pour envisager la suite. C'est le seul point positif".
Le temps joue en notre défaveur et je ne suis pas très confiant... Nous avions en face de nous des personnes qui possiblement ne seront plus en poste dans quelques semaines
Thomas About, délégué syndical CFDT de la centrale Emile Huchet
L'option dissolution du président rebat les cartes et impose un calendrier encore plus politique. "On en est conscient" poursuit Thomas About, "mais le temps joue en notre défaveur et je ne suis pas très confiant. Pour ce rendez-vous, nous avions en face de nous des personnes qui possiblement ne seront plus en poste dans quelques semaines. Qui sera aux affaires ? Qui sera premier ministre ? Roland Lescure sera-t-il toujours là, ou pas ? Qui sera notre interlocuteur, je ne sais pas. Personne ne le sait. 2025, c'est demain et il nous faut des réponses en 2024 sur l'avenir du site".
Le résultat des prochaines élections législatives sera crucial. "L’avenir, pour l'instant, on le voit en noir". Sur place, la grève continue et "s'intensifie".