L’annonce faite ce vendredi 03 juillet aux syndicats et aux salariés a fait l’effet d’un électrochoc ! La direction de Mercedes-Benz a annoncé que l'usine Smart de Hambach (Moselle), était mise en vente. Trois nouveaux véhicules SUV devaient être produits ici prochainement.
C’est une nouvelle "trahison" pour les 1.500 salariés qui travaillent sur le site de Hambach. Après avoir promis 500 millions d’euros d’investissement pour produire en Moselle trois nouveaux SUV Mercedes thermique et électriques, la direction du groupe fait volte-face et annonce ce vendredi 3 juillet 2020 à 11h que les véhicules ne seront plus produits à Smartville. Elle cherche un repreneur.
Les salariés se sentent trahis
Contactés, les syndicalistes de la CGT avouent "tomber des nues". Rien ne pouvait laisser entendre un tel revirement de stratégie. D’autant plus que l’entreprise s’était lancée dans de lourds investissements et des chaines de fabrication de voitures électriques, dont le secteur connait un nouveau boom récemment avec les primes de l’état.Pour les salariés, c’est le coup de massue. Après avoir subi des baisses de salaires depuis cinq ans, pour permettre de sauver l’usine, ils se sentent trahis. Ils sont d’autant plus inquiets pour leur emploi, que la direction n’a pas annoncé de repreneur. Pour le moment, la construction des Smart électriques continue jusqu’en 2022-24, afin d’honorer les commandes…mais qui sait ce qu’il adviendra de l’usine après ?Encore une fois la direction ne tient pas ses promesses !
La faute au COVID 19
Du côté de la direction, on accuse la crise sanitaire d’être responsable de la chute des ventes. La surcapacité de production du groupe oblige celle-ci à faire des choix, et c’est donc Smartville qui en fera les frais.Après avoir traversé les turbulences du Covid-19, les salariés s’attendent à un atterrissage mouvementé. Une annonce qui plombe leurs vacances en ce début d’été.On ne sait même pas si les embauches prévues seront tenues, ni si l’usine ne va pas fermer avant 2024.
Elus et industriels lorrains sous le choc
Plusieurs élus réagissent déjà à l'annonce du projet de vente de l'usine, notamment la députée Nicole Trisse qui juge cette décision "brutale et incompréhensible". Le maire de Hambach quant à lui appelle Daimler "à garder toutes les options ouvertes".De leur côté, les industriels lorrains réunis sur l'UIMM craignent "les conséquences directes et indirectes pour les sous-traitants d'une telle décision". Ils s'attendent à ce "qu'une série de mesures de plans d'accompagnement social et économiques soient mis en place".
Le ministre de l'économie Bruno le Maire s'est exprimé à l'AFP, il "souhaite que l'avenir de ce site moderne qui a fait le choix de la transition écologique avec la production de voitures électriques, soir assuré". "Cette usine est un iste symbolique de la relation industrielle franco-allemande".Nous ferons tout ce qui est possible pour les accompagner, les appuyer.
Un comité d'entreprise aura lieu sur le site jeudi prochain , le 9 juillet. Il permettra sans doute d'en savoir un peu plus sur l'avenir de l'usine.Le site de Hambach produits des Smarts depuis 1997, et depuis 2019 uniquement des Smart électriques.