Ancien légionnaire, Fabrice Poette prendra, mardi 26 avril, la direction de l’Ukraine pour une mission humanitaire. C’est la deuxième fois depuis le début du conflit que le mosellan se rend dans le pays.
Bouleversé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Fabrice Poette, ancien légionnaire, avait organisé un premier convoi humanitaire en mars. De retour en France depuis quelques semaines, il prépare déjà son prochain départ, qui aura lieu le 26 avril prochain. Cette fois, sans doute un aller simple.
Dans sa voiture, Fabrice Poette compte embarquer avec lui quelques traces de sa vie d’avant. Des souvenirs de son passé qui ne sont plus très nombreux, car ce mosellan a décidé de vendre la quasi-totalité de ce que contient son appartement avant son départ. Il s’apprête à donner sa démission à son employeur, plus rien ne le retient à Stiring-Wendel.
A bord de sa voiture, quelques vêtements, dont la grande majorité sera donnée à la population ukrainienne. Depuis le début de la guerre, cet ancien légionnaire est profondément affecté par ce qui se raconte dans la presse et surtout par ce qu’il a vu lors de son dernier voyage.
Une vision trop dégradée pour combattre
Lorsqu’il prend la route en mars dernier, c’est pour combattre aux côtés de la légion internationale. Mais après avoir passé des tests d’admission, Fabrice Poette n’est pas retenu. Sa vision est jugée trop dégradée pour se battre ou tenir des armes face aux Russes.
"Ma vue a fortement baissé en 2020, mais il était hors de question que je reste là à ne rien faire". Même s'il aurait préféré se battre, il maintient le projet de partir en Ukraine avec quatre autres légionnaires, mais pour venir directement en aide à la population, en amenant avec lui vêtements et denrées alimentaires.
Sur place, il rencontre Jérémie De la Crouz, un français venu vivre en Ukraine et possédant un réseau de connaissances propice à l’aide humanitaire sur place. Petit à petit, Fabrice Poette se crée un réseau qui lui est propre et lui permet d’aller à la rencontre du peuple Ukrainien, pour proposer son aide.
De retour en France le 14 mars, le mosellan sent bien que cette expédition en Ukraine, les personnes qu’il a rencontrées et surtout ce qu’il a vu, l’ont marqué à vie. Il se sent désormais investit d’une mission et comprends que sa vie a pris un sens en allant au contact des personnes en détresse.
"Les femmes, les enfants, les personnes en détresse me motivent à y retourner. Toute la politique qui terrorise les civils me pousse à y retourner, car ils n'ont rien demandé".
Un aller sans retour
Pour ce nouveau départ, prévu le 26 avril prochain, l’ancien légionnaire décide alors de récolter lui-même des dons autour de lui et d’organiser, seul, son propre convoi humanitaire. Déterminé, Fabrice Poette affirme qu’il ne compte pas revenir en Moselle, ni en France, sauf s’il n’a pas le choix. "Je n’ai plus rien à perdre" martèle-t-il.
Sur place, son objectif est d'aller directement au contact de la population pour amener des dons : "on prépare des sacs avec de la nourriture, ensuite le but c'est de les amener".
Partir sans revenir c'est dans le sang d'un militaire.
Fabrice Poette, ancien légionnaire
Un aller pour le moment sans retour, qui inquiète très peu le mosellan. Ses années passées à l’armée l’ont habitué aux expéditions de ce type.
"Ce n’est pas une découverte, pour moi, de partir en mission sans connaître la date retour. Partir sans revenir c'est dans le sang d'un militaire". Néanmoins, le quadragénaire explique ne pas vouloir dévoiler son ancienne profession, une fois sur place et souhaite dissimuler ses réflexes d'ancien militaire, pour ne pas être confondu avec un mercenaire.
De son ancienne vie, il lui reste toujours son appartement à Stiring-Wendel, pratiquement vide désormais. Un pied à terre qu'il retrouvera peut-être, si l’envie de rentrer lui prend.
Sur les réseaux sociaux, Fabrice Poette informe sur son périple, et appelle aux dons, vous pouvez retrouver sa page Facebook ici : Fabrice War Humanitaire.