Le comité de suivi, mis en place à l’arrêt des hauts fourneaux du site d'Hayange (Moselle), estime, dans un rapport remis lundi 24 avril 2017, qu'à Florange, ArcelorMittal "a largement respecté ses engagements pris envers l'État en novembre 2012." Une "réalité" pleine d'omissions.
Le bilan à la fin mars 2017, alors que le terme n'est pas encore échu, est celui d'un large respect des engagements pris par le groupe ArcelorMittal envers l'État.
C'est ce qu'indique le document de 28 pages rédigé par le comité de suivi chargé de veiller aux respect des engagements d'ArcelorMittal à Florange (Moselle) pris vis-à-vis de l'État le 30 novembre 2012.
Selon le comité, les engagements de Mittal ont été respectés, avec 161 millions d'euros d'investissements "concrétisés" alors qu'en novembre 2012, ArcelorMittal s'était engagé "de manière inconditionnelle" à réaliser à Florange pour 180 millions d'euros d'investissements sur 5 ans.
Les engagements devraient même dépasser les 190 millions d'euros à la fin de l'année, voire dépasser les 200 millions d'euros, courant 2018, selon les rédacteurs du document remis au Premier ministre Bernard Cazeneuve.
Hauts-fourneaux condamnés
Le comité de suivi est présidé par l'ancien sous-préfet de Thionville, François Marzorati. Il réunit des élus locaux, des représentants syndicaux et des services de l'État.Dans son rapport rendu lundi, il estime que "l'engagement d'ArcelorMittal de maintenir les hauts fourneaux en l'état (a été) respecté" car le démantèlement craint par les syndicats "ne s'est pas concrétisé".
Toutefois, ce n'est "qu'à l'issue d'une période de 6 ans, en décembre 2018, qu'Arcelor Mittal s'est engagé à évaluer le redémarrage d'un début d'activité".
Or "la dégradation des hauts fourneaux et leur obsolescence nécessiterait dans cette hypothèse de très importants travaux d'investissements de plusieurs dizaines de millions d'euros."
Des investissement qu'ArcelorMittal n'a jamais évoqué depuis l'arrêt des hauts-fourneaux implantés à Hayange. Et qu'il ne fera probablement jamais.
Les syndicats et les spécialistes l'ont régulièrement rappelé.Or, un haut-fourneau éteint de façon prolongé est condamné
629 emplois supprimés
Sur les 629 emplois directs sur le site impactés par l'arrêt de la filière chaude de Florange, aucun n'a été concerné par une procédure de licenciement, selon le rapport:333 salariés ont bénéficié d'une nouvelle affectation, 256 sont partis à la retraite "avec des aménagements" et quarante ont quitté le groupe sidérurgique volontairement.
Mais c'est vite oublier celles et ceux qui dès le départ savaient qu'ils allaient subir de plein fouet les conséquences de la décision unilatérale de Mittal d'abandonner la production chaude à Florange : les centaines de sous-traitants dont nombre sont restés sur le carreau.