D'après une étude de l'Insee publiée fin novembre, la Lorraine reste un territoire industriel, même si l'activité industrielle est en perte de vitesse. Plus de 17.000 emplois ont disparu entre 2010 et 2017. Décryptage.
La Lorraine industrielle résiste difficilement à la progression du secteur tertiaire. Ce dernier y représentait 77% des emplois en 2016.
C'est le taux le plus fort dans le Grand Est. La part des emplois dans le secteur secondaire (industrie et construction) est passée de 22,5% en 2010 à 20,9% en 2016. L'industrie se fait grignoter d'années en années. 17.195 emplois ont disparu entre 2010 et 2017 (chiffre provisoires pour 2017).
Tissu industriel riche et varié
En novembre 2019, l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) a publié une étude sur "l'emploi aux frontières du Grand Est, entre tissu industriel riche et varié, et secteur tertiaire très présent".Ses auteures Marie-Laure Kayali et Virginie Pic dressent entre autres un bilan de l'activité économique dans le Grand Est et les régions frontalières. Un "espace multinational" composé du Grand Est donc, ainsi que de la Wallonie (Belgique), du Luxembourg, de Suisse et des Länder allemands de Sarre, Rhénanie-Palatinat et Bade-Wurtemberg.
"L'industrie demeure très présente, [avec] 20% de l'emploi pour 17% en moyenne dans la zone euro", explique l'étude.
Des emplois industriels en baisse
Aucune ville lorraine n'est épargnée.
Chaque localité a perdu des emplois industriels entre 2011 et 2016. Les villes éloignées des frontières souffrent le plus (Lunéville, Saint-Dié-des-Vosges, Remiremont, Bar-le-Duc), auxquelles s'ajoute Longwy.
- Chez nos voisins allemands, la plupart des villes ont gagné des emplois industriels sur la même période.
- Au Luxembourg, les chiffres sont stables.
- En Wallonie (Belgique), la situation varie selon les localités, avec des progressions importantes de l'emploi à Bastogne (+5,6%) ou à Mouscron (+2,3%) ou un important recul, à Soignies (-4,6%) ou Mons (-4,1%).
L'industrie à la Une
L'industrie a souvent fait la une de l'actualité régionale ces dernières années, et les nouvelles n'étaient pas toujours bonnes.Arnaud Montebourg chez British Steel
En campagne en Moselle pour la primaire socialiste en 2016, Arnaud Montebourg était en visite à l'aciérie British Steel, qui fabrique les rails de TGV. Il n'a pas manqué de pointer la responsabilité de François Hollande, alors président de la République, dans la fermeture des hauts-fourneaux de Hayange.
La fin des hauts-fourneaux d'Hayange
Lundi 17 décembre 2018, le groupe sidérurgique ArcelorMittal annonçait, à l'issue du Comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire, l'arrêt de la production d’acier liquide sur le site de Florange et donc l'arrêt définitif des deux-hauts-fourneaux implanté en amont à Hayange et mis sous cocon en avril 2013.
Difficultés chez Valrupt Industries
Les marges de l'entreprise vosgienne Valrupt Industries ne suffisaient plus. Mardi 12 mars 2018, l'usine spécialisée dans le coton avait été placée en redressement judiciaire par le tribunal de Paris avec une période d'observation de six mois.