A Fontoy en Moselle, un maire a pris un arrêté municipal contre l'usage de certains insecticides. Effectif depuis le 16 février dernier, cet arrêté est jugé illégal par la sous Préfecture de Thionville. Ce dossier est en cours d'expertise dans le cadre de cette phase pré-contentieuse.
Le maire de Fontoy, sans étiquette, en est à son 8e mandat. Il ne se représentera pas, c'est donc un combat sans arrières-pensées qu'il mène en ce moment contre les pesticides. Henri Boguet veut faire bouger les lignes et défendre les abeilles et donc la santé de ses administrés. Il a pris un arrêté en novembre pour interdire l'usage de certains pesticides dans sa commune, des néonicotinoïdes. Mais ce texte va à l'encontre d'une loi biodiversité qui prolonge l'usage de certains produits insecticides jusqu'en 2020. La Préfecture de Moselle a donc demandé le retrait de cet arrêté, pourtant effectif depuis le 16 février.
Une menace de recours au Tribunal administratif a été brandie. Elle ne change pas l'attitude du maire, médecin de profession. Pour lui c'est au contraire à l'industrie chimique qui fabrique ce genre de produits de transformer ses produits.
"Quand on voit comment sont protégés certains agriculteurs dans leurs tracteurs, avec des scaphandres, on se dit qu'eux aussi ont bien compris la nocivité des traitements qu'ils utilisent".
De leurs côté les apiculteurs applaudissent le maire. Face à la lente mais certaine disparition de leurs abeilles, ils se sont mobilisés. Un Lorrain a lancé une pétition en ligne. Elle a déjà récolté près de 28000 signatures. Sur le bureau du maire, les mails d'encouragements sont très nombreux.
Le dossier est en ce moment en cours d'examen en préfecture. Cette dernière a fait une lettre d'observation demandant le retrait d'un arrêté d'interdiction générale, manifestement illégal. "Ce dossier est en cours d'expertise dans le cadre de cette phase pré-contentieuse". Le maire ira jusqu'au bout de sa démarche.