Suite à des propos racistes, xénophobes et homophobes tenus par des étudiants sur le campus du Saulcy à Metz (Moselle), la section disciplinaire de l’Université de Lorraine a rendu sa décision. Les faits remontaient à fin 2021.
Fin 2021, des propos discriminatoires à caractère raciste, xénophobe et homophobe sont tenus par des étudiants de l’Université de Lorraine sur le réseau Discord et au sein de l’établissement. Huit étudiants, majoritairement inscrits dans l’unité de formation et de recherche (UFR) d’histoire de Metz, sont mis en cause. "Ce sont des propos durs : des injures racistes, des appels à des actions contre un certain nombre d'étudiants, à partir de la religion ou d'un autre racisme, appels à la violence, ou aux crimes, contre eux", avait déclaré Pierre Mutzenhardt, alors président de l'Université de Lorraine.
La section disciplinaire a prononcé des sanctions de deux ans d’exclusion, dont 1 an avec sursis, à l’encontre de deux d’entre eux
Université de Lorraine, communiqué
La section disciplinaire de l’Université de Lorraine est saisie. Dans un communiqué diffusé ce lundi 20 novembre, elle vient de rendre sa décision : "La section disciplinaire a prononcé des sanctions de deux ans d’exclusion (dont 1 an avec sursis) à l’encontre de deux d’entre eux et d’un an d’exclusion (dont 6 mois avec sursis) à l’encontre de trois autres personnes poursuivies ; les 3 dernières ayant été acquittées, les faits leur étant reprochés n’ayant pas été établis." Contactée dans la journée, l'Université précise que "les sanctions prononcées visent l’exclusion de l'établissement. L'exclusion de tout établissement d'enseignement supérieur est une autre sanction".
Enquête et plainte
L’Université de Lorraine rappelle dans son communiqué qu'elle "porte depuis le début de cette affaire un regard très attentif à l’évolution de cette situation. Malgré les difficultés rencontrées pour lever le doute sur l’identité des auteurs présumés, équipe pédagogique, référents Égalité-Diversité-Inclusion (EDI) et présidence de l’Université de Lorraine ont activé les dispositifs ad hoc et mis en œuvre toutes les actions et mesures juridiques mobilisables dans le respect des dispositions légales relatives à la présomption d’innocence, à la protection des victimes et à la liberté d’expression".
"Pour ces raisons, nous ne tolérons aucune manifestation de haine et luttons sans relâche contre toutes les formes de discriminations" précise Hélène Boulanger, l'actuelle présidente de l’Université de Lorraine.
Quasiment deux ans après les faits, cette "décision de la section disciplinaire rappelle que de tels propos ne peuvent être tolérés au sein de l’université". Deux années pour arriver à une telle issue, cela peut paraître long. L'Université se justifie : "il a fallu mener une première phase d'enquête administrative puis une période d'attente afin de pas porter atteinte à l'enquête pénale en cours".
L'Université de Lorraine précise enfin qu'"une information judiciaire a par ailleurs été ouverte dans cette affaire au cours de l’année 2022. Elle a donné lieu à plusieurs mises en examen et l’Université de Lorraine en attend les conclusions". L'établissement a effectué un dépôt de plainte le 30 novembre 2021 précédé d'un signalement le 19 novembre 2021, sur le fondement de l'article 40 du code de procédure pénale.