Fort de Queuleu : des tags sur l'ancienne prison des SS

Le fort de Queuleu, à Metz, a été souillé par des tagueurs la semaine dernière. Ces casemates ont servi, pendant la dernière guerre, de centre d'internement et d'interrogatoire pour les résistants à l'occupant nazi. L'association qui gère le site n'en peut plus du vandalisme à répétition.

Élément des fortifications de la ville, le fort de Queuleu est surtout connu des Messins comme lieu de mémoire de la dernière guerre : entre 40 et 44, plus de 4000 hommes et femmes y furent internés. D'abord des prisonniers de guerre, puis très vite des résistants mosellans et des réfractaires à l'incorporation dans la Wehrmacht. Beaucoup y moururent, de mauvais traitements et parfois sous la torture.

Les membres de la petite association qui gère le site n'hésitent donc pas à parler de profanation, quelles que soient les motivations des tagueurs qui semblent surtout avoir considéré les murailles comme un espace d'expression. Leur ras-le-bol est d'autant plus fort que ce n'est pas une première. 
En 2012 notamment, une série d'effractions à l'intérieur de la casemate visait clairement leur petit musée : mobilier, vitrines et archives avaient été détruits. Tout proche de la ville, le fort est isolé dans un bois et relativement facile d'accès.

Ces actes de vandalisme aggravent la dégradation du fort, dénoncée par l'association qui n'a pas les moyens d'une réhabilitation - sécurisation, évaluée à un million d'euros. Lors de sa visite du 20 août dernier, le ministre - lorrain - des Anciens Combattants, Jean-Marc Todeschini, avait annoncé un geste de l'Etat. Aux dires de l'association, rien n'a bougé.

Le reportage de Séverine Dangin et Guillaume Robin :
 

Le fort de Queuleu, à Metz, a été souillé par des tagueurs la semaine dernière. Ces casemates ont servi, pendant la dernière guerre, de centre d'internement et d'interrogatoire pour les résistants à l'occupant nazi. L'association qui gère le site n'en peut plus du vandalisme à répétition. ©France 3 Lorraine

 

Le réaction du ministre lorrain des Anciens Combattants, Jean Marc Todeschini
"Le Fort de Queuleu a été l’objet ce week-end de nouvelles dégradations, dans sa partie ayant été l’annexe du camp de concentration de Natzweiler-Struthof où de nombreux prisonniers soviétiques ont été emprisonnés et des familles juives ont transité avant de connaître l’enfer des camps de la mort. 

Je les condamne avec force et les déplore.

Je comprends et partage la colère des survivants et des familles. Comme eux je souhaite que les auteurs de ces actes soient identifiés et traduits en justice.

Ces actes démontrent toute l’importance de la transmission de la Mémoire et, plus encore, des valeurs des femmes et des hommes qui ont souffert et sont morts, pour certains, dans ces lieux témoins de l’oppression nazie.

Enfin, j’ai demandé au Préfet de la Région Lorraine, Préfet de la Moselle, de bien vouloir réunir au plus vite les services de l’Etat et les collectivités soucieuses du devenir de ces lieux afin de trouver une solution pérenne aux problèmes de sécurisation de ce fort.
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