Olivier Toussaint arpente la Lorraine pour immortaliser ses habitants et ses paysages . Dimanche 12 novembre, le photographe exposera ses œuvres à Courcelles-Chaussy, en Moselle.
La couleur grise et sombre des photographies tranche avec la peinture jaune du mur de la salle à manger. Une dizaine de tableaux, posés à même le sol, se prépare à prendre le large. Direction Courcelles-Chaussy (Moselle), où le photographe mosellan Olivier Toussaint expose ses œuvres le dimanche 12 novembre 2023.
Voilà déjà une petite année que cet homme sillonne la rivière, hiver comme été, à la recherche de clichés. Son idée est née d'une simple constatation, se rappelle-t-il: “Quand j’ai commencé, j'avais juste envie de marcher. J’ai choisi la Moselle car je cherchais un sujet à photographier pendant une promenade”. Dès ses premiers clichés, un univers se dessine: “J’ai eu envie de creuser cette atmosphère angoissante, qui frôle avec la fiction et où l'imaginaire peut s'engouffrer”. Prochaine étape, un recueil de l'ensemble de ces œuvres.
À 54 ans, l’homme commence à avoir l’habitude. En octobre 2020, il sortait un livre de portraits, 20% profils ouvriers. Dans son bureau, l’une des photos de ce projet se dresse le long du mur. Sur un décor rouge vif, un homme vêtu d’une combinaison de protection jaune porte un casque de chantier et prend la pose. “Le profil ouvrier est aujourd’hui quasi invisible dans les médias. Pourtant, 20% des Français sont ouvriers, un actif sur cinq. J’ai voulu illustrer leurs métiers et leurs environnements”, insiste Olivier Toussaint.
Pourtant, ce livre a bien failli ne jamais voir le jour. “J’ai été photographe pendant cinq ans pour une entreprise et cela m’a dégoûté de ma passion”, confie Olivier. Ce fou d’images depuis l’adolescence emprunte alors un tout autre chemin, il reprend des études de philosophie et tient un gîte dans les Alpes du Sud pendant plusieurs années. Mais un jour, un ami lui propose de refaire des prises de vues. Chassez le naturel il revient au galop, Olivier décide une bonne fois pour toutes de consacrer sa vie à la photo. Il commence alors à travailler pour certains médias.
Figaro, Journal du Dimanche, La Croix, les contrats pour la presse s'enchaînent. En témoigne la Une de Libération accrochée sur le mur de son bureau. Le 14 juillet dernier, il capture ce qu’il reste de la bibliothèque de Borny, à Metz (Moselle), brûlée lors des émeutes consécutives à la mort de Nahel. Inarrêtable, le photographe multiplie aussi les prises de vues pour des institutions et développe divers projets personnels. Prochaine étape, une collaboration avec un poète.