Guerre en Ukraine : 236 réfugiés ukrainiens accueillis à Metz

236 réfugiés ukrainiens sont arrivés mardi 8 mars 2022 dans la capitale mosellane en provenance de Pologne à bord de quatre bus. Ces femmes, ces enfants et quelques hommes, ont fui la guerre en Ukraine.

C'est vers 13h30 mardi 8 mars 2022, que les quatre bus, affrétés par la ville et l'Eurométropole de Metz, transportant 236 réfugiés ukrainiens, sont arrivés à Metz (Moselle). Partis la veille de Mlyny en Pologne à la frontière avec l'Ukraine, ces femmes, ces quelques hommes et leurs enfants qui ont fui la guerre, ont été accueillis au complexe sportif Saint-Symphorien.

On a 500 petits pains briochés, on a des kits bébés avec des couches, des petits pots et aussi des serviettes hygiéniques pour les femmes

Etienne Stock, président de la banque alimentaire de Moselle

A la descente des bus des transports Schidler, ils ont été pris en charge par plusieurs associations dont la banque alimentaire. "La mission de la banque alimentaire, c'est d'apporter une aide essentiellement alimentaire mais aussi de fournir des produits d'hygiène aux personnes en situation de précarité" explique Etienne Stock, le président de la banque alimentaire de Moselle. "Alors forcément, pour les réfugiés ukrainiens, on n'a pas hésité. Nous nous sommes mobilisés aussitôt. On a 500 petits pains briochés, on a des kits bébés avec des couches, des petits pots et aussi des serviettes hygiéniques pour les femmes. Des produits de première nécessité après un long voyage de 1.400 kilomètres".

Centre d'hébergement d'urgence provisoire

Le complexe Saint-Symphorien a été transformé en centre d'hébergement d'urgence.

Il s'agit d'abord de leur donner une autorisation provisoire de séjour pour que ces personnes soient en règle sur le territoire français

Laurent Touvet, préfet de Moselle

250 lits militaires ont été installés pour que les réfugiés puissent se reposer. Manger, prendre une douche et aussi se faire recenser comme l'explique Laurent Touvet le préfet de la Moselle: "Il s'agit d'abord de leur donner une autorisation provisoire de séjour pour que ces personnes soient en règle sur le territoire français et que surtout elles puissent bénéficier de certains avantages. Cela veut dire une petite prestation financière, l'accès à la santé et la possibilité ensuite de pouvoir travailler. C'est donc dans l'intérêt de ces personnes que nous voulons les recenser." Difficulté supplémentaire, beaucoup de ces réfugiés ne parlent ni le français ni l'anglais d'où la présence sur place d'une vingtaine de traducteurs.

Honnêtement je n'ose pas leur demander comment elles vivent cette séparation parce que tout de suite des larmes apparaissent dans leurs yeux

Tatiana Muller, de l'association Echanges Lorraine Ukraine

Parmi les réfugiés, une très grande majorité de femmes accompagnées de leurs enfants et séparées de leurs maris restés en Ukraine. "Honnêtement je n'ose pas leur demander comment elles vivent cette séparation parce que tout de suite des larmes apparaissent dans leurs yeux" raconte Tatiana Muller de l'association Echanges Lorraine Ukraine. "Elles n'arrivent pas à parler. On essaie de les rassurer pour qu'elles trouvent leurs repères et ensuite elles pourront nous expliquer ce qu'elles ont vécu". 

Un hébergement de longue durée

C'est la préfecture qui coordonne l'hébergement de ces 236 réfugiés en lien avec les associations dont Echanges Lorraine-Ukraine, une structure créee il y a quelques années par des étudiants ukrainiens dans le cadre d'un partenariat entre l'université de Tchernivitsi et celle de Lorraine.

François Grosdidier, le maire de Metz, a fait savoir que 80 familles de sa ville s'étaient déjà manifestées pour accueillir des réfugiés. De son côté, le père Joseph Kamin, aumônier de la pastorale des migrants du diocèse de Metz, a indiqué que 25 familles en dehors de Metz avaient fait part de leur souhait d'accueillir ces ukrainiens. "Dans l'immédiat, nous essayons de les accueillir comme nous pouvons" explique Joseph Kamin, "mais je crains que ce ne soit pas un accompagnement qui soit court dans la durée mais à long terme. Il faut veiller à ce que nous puissions les accueillir dans des familles plus qu'un mois, deux mois ou trois mois".

On estime qu'à ce jour, deux millions d'ukrainiens-comme ceux qui sont arrivés à Metz- ont fui leur pays depuis le début de la guerre et de l'invasion russe.