Dans le sillage de Caroline Fiat qui confirme son ancrage dans la 6ème circonscription de Meurthe-et-Moselle, deux nouveaux visages féminins de la Nupes émergent de ce premier tour. Charlotte Leduc se place en tête dans la 3ème circonscription de Metz et Céline Léger se qualifie pour le second tour dans la 8ème circonscription de Thionville-Ouest face au RN Laurent Jacobelli.
C’est la sensation à Metz 3, la candidate Nupes-LFI Charlotte Leduc prend la pole position devant Françoise Grolet pour le RN et relègue le député sortant LREM Richard Lioger (concurrencé par Marie-Jo Zimmermmann) aux oubliettes.
"Je sentais bien une dynamique mais je ne m'attendais pas à être au second tour, surtout avec un tel écart de voix avec le RN (1986 voix)".
Mélenchoniste de longue date, Charlotte Leduc, 41 ans, s'engage à LFI pour les dernières élections présidentielles : "j'ai eu le déclic un peu avant, pour moi, c'était l'élection de la dernière chance, avec ce contexte d'urgence climatique et sociale; il fallait que j'y aille".
Militante associative de longue date, cette parisienne d'origine arrive à Metz en 2015 à la faveur d'une mutation professionnelle. Archéozoologue, elle travaille à l'INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) qui a une antenne à Metz-Nord. En 2018, elle devient présidente du mouvement Attac de Moselle. L'altermondialisme est l'un de ses combats, c'est elle qui fédère par exemple l'alter G7 en 2019. Elle participe aussi activement au collectif contre l'arrivée d'Amazon à Augny.
Mon engagement est sincère et clair
Charlotte Leduc, candidate Nupes à Metz 3
Elle est investie par la Nupes aux législatives grâce à son profil fédérateur : "comme j'ai beaucoup milité, je connaissais du monde sur le terrain et je sais faire en sorte que les gens s'entendent, cela avait du sens dans cette coalition. Mais ce qui compte peut-être le plus, c'est que mon engagement est sincère et clair. Je suis convaincue par ce programme version Nupes, j'y crois à fond".
Pour le second tour, Charlotte Leduc, pourra a priori compter sur le soutien du dissident socialiste Eric Gulino (5,18%) et sur le NPA. Elle espère faire figure de rempart républicain contre le RN et va s'atteler à aller chercher les très nombreux abstentionnistes dans cet entre-deux-tours.
Sur la question de l'éventuel avantage d'une candidature féminine, Charlotte Leduc préfère mettre en avant la candidature féministe qu'elle représente.
A Metz 2 cette fois, une autre candidate Nupes, Lisa Lahore, se qualifie pour le second tour avec 21,44% des voix à moins de 1.000 voix de Ludovic Mendès pour la majorité présidentielle, qui arrive en tête avec 23,88%.
Céline Léger face à Laurent Jacobelli dans la 8ème
Une autre candidate s'est qualifiée pour le second tour en Moselle, dans la très observée 8ème circonscription de Thionville-Ouest où Laurent Jacobelli, le porte-parole du RN, arrive en tête. Céline Léger, 44 ans, n’est pas une petite nouvelle, elle n’est d’ailleurs pas surprise d’arriver en 2ème position.
On me dit souvent que mon profil est intéressant, que ça change des autres candidats
Céline léger, candidate Nupes 8ème circonscription de Moselle
Figure insoumise locale, celle qui a même été un temps surnommée madame Mélenchon avec ironie, a suivi le leader du mouvement depuis son départ du parti socialiste. Suppléante aux législatives de 2017, elle fut également candidate aux élections européennes de 2019 sous l'étiquette LFI.
"Je suis une femme authentique, de terrain, je connais bien ma circonscription et je suis déterminée à proposer une vision très différente de celle de mon adversaire. Depuis le début de la campagne, on me dit souvent que mon profil est intéressant, que ça change des autres candidats".
Assistante sociale d’origine italienne, Céline Leger n’est pas née militante, elle l’est devenue au fil du temps, une réponse à la maltraitance et au mal être qu’elle observe tous les jours dans son travail.
Née à Villerupt, elle vit depuis longtemps à Aumetz en Moselle. D’abord coiffeuse, un premier métier qu’elle embrasse pour ne pas être une charge pour ses parents qui ont du mal à joindre les deux bouts, elle reprend ses études à 24 ans pour verser dans le social qu’elle ne quittera plus. Elle est également très active dans le monde associatif.
Pour le second tour, elle a commencé des démarches avec des élus de gauche et des personnalités du monde syndical. Elle pense pouvoir compter sur le soutien des travailleurs sociaux et du monde médical. Elle attend aussi de voir si des consignes de vote seront données par les autres candidats, au premier rang lesquels le député sortant Brahim Hammouch, battu dimanche soir, après être arrivé en 3ème position avec 23,49% des voix.
Le modèle Fiat
Pour Caroline Fiat, la première députée LFI de Lorraine, élue en 2017 après un duel contre le RN dans la 5ème circonscription de Meurthe-et-Moselle, ces qualifications sont très encourageantes : "c'est le girl power, c'est rafraichissant pour la Lorraine et pour la Moselle !"
Il faut rester soi-même, ne pas s'inventer une identité
Caroline Fiat, députée LFI, 6ème circonscription de Meurthe-et-Moselle
L'aide-soignante est heureuse si elle a ouvert la voie à d'autres candidatures. Son conseil pour les nouvelles recrues : rester naturelle : "il faut rester soi-même, ne pas s'inventer une identité, les gens le sentent si vous n'êtes pas honnêtes".
Après cinq années à l'assemblée, celle qui est arrivée en première position d'une courte tête devant le RN Anthony Boulogne ne cache pas qu'il faut être en forme pour endosser la tâche de députée : "on se sera pas forcément les bienvenues, ça ne va pas être de tout repos, il faudra être sportive".
Avec la qualification de Brigitte Vaïsse (Nupes-PS) dans la 9ème circonscription de Moselle, elles sont quatre femmes de gauche a accéder au second tour de cette élection législatives en Moselle et six au total en Lorraine.