Un responsable associatif musulman qui contestait son licenciement pour faute grave, notamment pour un "activisme contraire au principe de laïcité", a été débouté par les prud'hommes de Metz, a-t-on appris vendredi 8 avril 2016 auprès de son avocat.
Âgé d'une quarantaine d'années, un responsable associatif musulman avait été embauché en avril 2013 comme directeur par le Comité de gestion des centres sociaux de Metz-Borny, une association chargée d'assurer l'animation sociale dans ce quartier de Metz, et principalement financée par des subventions publiques.
Selon les déclarations du Comité de gestion devant les prud'hommes, il a été licencié parce qu'il aurait entre autres adressé un courriel à 5 salariés renvoyant vers une vidéo intitulée "les délices de la prosternation" ou refusé d'accompagner des femmes pour un séjour.
Il contestait son licenciement pour faute grave, notamment pour un "activisme contraire au principe de laïcité", et a été débouté par les prud'hommes de Metz, a-t-on appris vendredi 8 avril 2016 auprès de son avocat.
Des "griefs qui n'en sont pas", "fabriqués" selon l'avocat de l'ancien directeur, Me Serge Ciaramella, qui affirme que les mails ont été envoyés à titre personnel et que son client n'avait pas accompagné ces femmes en voyage car sa mère était malade.
Licencié pour faute grave en janvier 2015, l'ancien directeur avait contesté le licenciement auprès des prud'hommes en audience le 22 janvier dernier.
Pour Me Ciaramella, les prud'hommes ont raisonné "moins en termes juridiques qu'en termes de ressenti par rapport à l'opinion publique actuelle".
"Mon client est touché. Qu'on vienne l'assimiler à quelqu'un qui n'aime pas les femmes, c'est humiliant", a ajouté Me Ciaramella, qui va faire appel.
Pour l'heure, personne n'était joignable au Comité de gestion.