On appelle ça du vandalisme, ou des actes d'incivilité... Mais du tag de mosquées ou de synagogues à l'immolation de livres, en passant par les profanations de cimetières, il est en ce moment des actes qui signent bien autre chose que l'ennui. Dernière victime en date, une fresque de Jaurès à Metz.
La fresque a été réalisée au printemps sur une ancienne pile de pont. Un poteau que les gens de Metz-Nord avaient souhaité garder, sur la nouvelle place Jean-Jaurès, comme une signalétique à l'entrée du quartier. Le graffeur Snek avait réalisé le portrait avec l'aide des jeunes du centre social.
En découvrant la fresque bariolée ce lundi 11 janvier, l'adjoint à la culture de Metz n'a pas mâché ses mots :
Vendredi, c'est la mosquée de Vandoeuvre-lès-Nancy qui était taguée, à la veille d'une opération "portes ouvertes" destinée à dissiper la méfiance envers les musulmans.
Et ce lundi encore, nous apprend Le Républicain Lorrain, les deux boîtes à livres de Thionville ont été découvertes vandalisées. Vous savez, ces petites bibliothèques de rue où l'on peut apporter le livre qui vous a plu, en retirer un autre, dans un esprit de partage et de gratuité.
La "bêtise du jour", titre le quotidien. Il est probable en effet que ceux qui ont fait ça n'ont aucune idée de ce que signifie, dans la mémoire européenne, le fait de brûler des livres.
On aurait tort pourtant d'y voir juste les actes "gratuits" de quelques "petits cons" désoeuvrés. S'en prendre à l'art ou à la culture témoigne, au minimum, que ceux-ci sont vécus comme quelque chose d'étranger à soi.
C'est un peu la définition de la barbarie non ?