Environ 150 femmes ont participé vendredi 10 mars à une grande marche nocturne dans les rues de Metz (Moselle). Il s'agit pour elles de dénoncer le harcèlement de rue. Et parler des femmes victimes de féminicide.
Environ 150 femmes ont participé vendredi 10 mars à une marche nocturne dans les rues de Metz (Moselle). "Il s’agit de dénoncer le harcèlement de rue", deux jours après une tentative de féminicide. Le rassemblement, organisé par les associations féministes locales "Nous toutes 57" et "Les Effrontées de Moselle", a démarré vers 20h place de la Comédie. Les militantes féministes ont marché pendant presque une heure, jusqu'à la place de la République, escortées par quatre voitures de police. En tête de cortège, on pouvait lire inscrit en lettres rouges sur une banderole : "La nuit est à nous".
Catherine Strotzky, militante à l'association Les Effrontées, était dans le cortège. "Oui, bien sûr que j'ai défilé dans la rue. C'est important, car il y a des femmes de tous les âges, de milieu très variés, indique-t-elle. On pouvait enfin sortir sans crainte. D'habitude, quand on rentre, on trace. On a pu profiter de la ville hier soir".
Agression place d'Armes
Dans le défilé, des femmes de tous âges, des dames âgées, des jeunes filles, des mamans avec des poussettes, des bandes de copines arborant des pancartes aux messages féministes : "La rue est à nous, jour et nuit !".
Sous une pluie battante, elles se sont avancées jusqu'à la place d'Armes, devant la cathédrale, où mercredi 8 mars, une jeune femme, Elodie H., a été victime d'une tentative de féminicide par son ex-conjoint. "On s'est arrêté à l'endroit où a eu l'agression pour réaliser une vidéo de soutien. C'est important, car il y a des agressions tous les jours en France, et un féminicide tous les trois jours".
Quand on marche comme ça, ensemble dans la rue et la nuit, en criant, on se sent puissantes
Eva Volatier, porte-parole de l'association Les Effrontées de Moselle
Les militantes ont dénoncé une "odieuse agression", rappelant que l'homme qui lui a porté cinq coups de couteau à l'abdomen n'a "pas supporté qu'une femme lui échappe, qu'elle vive sa propre vie sans lui".
Un message vidéo filmé suivi d'applaudissements a été réalisé par les militantes à l'adresse d'Elodie H., "vivante, blessée, mais qui va se rétablir. Quand on marche comme ça, ensemble, dans la rue et la nuit, en criant, on se sent puissantes", a témoigné Eva Volatier, 22 ans, porte-parole de l'association Les Effrontées de Moselle. "Ça fait du bien de crier et de parler pour celles qui ne peuvent plus".
Les militantes ont aussi renommé plusieurs rues messines avec des patronymes féminins, comme la rue Christine de Pizan ou la rue Angela Davis. Des places ont également été rebaptisées, comme la place St Louis renommée en place Malala Yousafzai, du nom de cette militante pakistanaise des droits des femmes, prix Nobel de la paix à 17 ans.
(Avec AFP)