Nina Robert, réalisatrice messine, "mon film dénonce les crimes racistes et les violences policières"

C’est l’histoire d’un immense rassemblement pour dire stop au racisme, surnommé la "marche des Beurs", qui a marqué la France des années 80. Quarante ans plus tard, la réalisatrice messine Nina Robert revient sur cet événement avec son nouveau documentaire, "1983, les marcheurs de l'égalité".

Dans son dernier film, la Messine Nina Robert nous plonge dans un épisode du début des années 80, resté gravé dans la mémoire collective. Nous sommes le 3 décembre 1983, un cortège de plus de 100 000 personnes s'élance dans Paris. La marche, partie un mois plus tôt de Marseille, suite au meurtre raciste d’un enfant de 13 ans, s’est étoffée au fur et à mesure des villes parcourues. Quarante ans plus tard, les différents protagonistes de ce rassemblement symbolique pour l’égalité reviennent sur cet événement gravé dans la mémoire collective.

Pendant 52 minutes, le documentaire "1983, les marcheurs de l'égalité" revient sur ce mouvement sans précédent pour l’égalité et contre le racisme, surnommé souvent "marche des Beurs". "C’est souvent le terme "marche des Beurs" qui revient. C’est terrible, car c’est une dénomination raciste, en verlan, donnée à postériori. Le terme me dérange et il fait mal aux marcheurs qui faisaient tout, justement, pour que ce soit la marche de tout le monde", déplore Nina Robert.

J'ai imaginé leur peur au ventre, le courage qu’il leur a fallu pour faire cette marche

Nina Robert, réalisatrice messine

Une marche inédite, comme un cri de révolte. "Mon film dénonce les crimes racistes et les violences policières. La coauteure du documentaire, Charlène De Vargas, m'a proposé ce sujet pour que je le traite autrement avec ma sensibilité. J'ai imaginé leur peur au ventre, le courage qu’il leur a fallu pour faire cette marche. C'est pourquoi ce ne sont pas des sociologues ou des historiens qui sont au cœur du film, mais les marcheurs, leurs parents et leurs enfants, trois générations d'humains qui témoignent", insiste la réalisatrice.

40 ans plus tard, les mêmes problématiques

Quarante ans après, cette marche trouve toujours une résonance particulière, dans une société ébranlée par des problèmes de racisme, d’antisémitisme et de violences urbaines ou policières. "Pendant que je réalisais le film, le jeune Nahel Merzouk a été tué à bout portant par un policier. Aujourd’hui, en plein conflit au Proche-Orient, on assiste aussi à un regain de l’islamophobie et de l’antisémitisme. Ce film fait du bien, car en 1983 tout le monde a marché ensemble. Pourquoi ne sommes-nous pas capables de marcher ensemble aujourd’hui ?", questionne Nina Robert.

Nina Robert, fille de l’écrivain et journaliste Denis Robert, est née en 1988 à Metz (Moselle). Son documentaire "1983, les marcheurs de l'égalité" sera présenté en avant-première au cinéma Klub à Metz, vendredi 1ᵉʳ décembre à 19 h 45 (entrée libre). Il est déjà disponible en ligne ici et sera également diffusé jeudi 7 décembre 2023, à 22 h 53 sur France 3, sous le nom "Marche et rêve".

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