Agnès Pannier-Runacher, la Ministre déléguée à l’industrie était en Moselle ce jeudi 30 juillet pour visiter l’usine Smart d’Hambach, mise en vente par Daimler. Elle dit vouloir faire pression sur le constructeur allemand pour maintenir l'ensemble des 1600 emplois à Smartville.
Comme elle s’y était engagée lors de son entretien avec les syndicats mercredi dernier à Bercy, Agnès Pannier-Runacher, la Ministre déléguée en charge de l’industrie s’est rendue en Moselle ce jeudi 30 juillet 2020, pour suivre au plus près le dossier de la vente de l’usine Smart d’Hambach.
Arrivée peu avant 13h à la sous-préfecture de Sarreguemines, elle a déjeuné avec des élus locaux. Au menu : quel avenir pour le site Smartville qui emploie 1600 personnes ?
Dans l’après-midi, la Ministre s'est ensuite rendue à Smartville pour une visite du site accompagnée de membres de la Direction et d’élus locaux. Enfin, un temps d’échanges était organisé avec les dirigeants, puis l’intersyndicale.
Le projet porté par Inéos, s’il se réalise, n’épuise pas les solutions pour Hambach. Daimler a une responsabilité envers l’ensemble des personnes travaillant sur le site et doit être à la hauteur de sa responsabilité sociale d’entreprise. https://t.co/xR9buqTZ5d
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) July 30, 2020
Agnès Pannier-Runacher souhaitait se déplacer pour mieux apprécier le potentiel de l’usine afin de poursuivre les discussions entre l’actuel propriétaire Daimler et le potentiel repreneur Ineos.
« Je partage et la surprise et la colère des salariés de Daimler par rapport à la décision de vendre le site. Nous allons travailler avec le repreneur candidat. C’est un projet intéressant dont nous devons regarder la valeur jusqu’au bout »
Un candidat au rachat qui pose question
Le 3 juillet 2020, le constructeur allemand Daimler, propriétaire de Mercedes et Smart, annonçait la mise en vente de l’usine d’Hambach, laissant les salariés dans le désarroi.Pour l’heure, un seul repreneur s’est officiellement porté candidat. Il s’agit du groupe pétrochimique britannique Ineos Automotive, propriété du milliardaire Jim Ratcliff.
Ineos convoite le site de Smartville pour y construire son premier véhicule : « le Grenadier », un 4x4 thermique. La construction d’un SUV essence, à l’opposé du tout électrique qui fait actuellement la spécificité de l’usine d’Hambach pose question.
Le gouvernement a d’ailleurs mandaté une contre-expertise. La Ministre prévient : « Daimler ne doit pas se défausser. Daimler est responsable des 1600 personnes qui travaillent sur ce site et qui ont toujours répondu présents. Aujourd’hui, c’est au tour de Daimler de répondre présent en apportant un repreneur de qualité, mais aussi en pensant aux autres projets qui peuvent être initiés sur ce site pour s’assurer que l’on donne un avenir à l’ensemble des 1600 qui travaillent ici ».
Pour ce salarié chez un sous-traitant de Smart le soutien du gouvernement est primordial.
"Elle a dit qu’elle allait continuer à faire pression sur Daimler, pour que le groupe soit en phase avec ses engagements et qu’il assume sa part de responsabilité. Cela nous rassure dans la mesure où il faut qu’on continue le combat collectivement"
Une journée décisive pour les négociations
Pour les salariés, les inquiétudes restent nombreuses. « Nous sommes déçus de la réaction de Daimler qui se défile et laisse penser qu’Ineos sera responsable de la suite à donner une fois qu’on ne produira plus de Smart sur le site », dit Emmanuel Benner Délégué syndical CFTC.L’usine Smart est l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois dans le bassin. Vendredi dernier, un millier de personnes - salariés, élus locaux et habitants- avaient manifesté dans le centre-ville de Sarreguemines pour réclamer le maintien des 1600 emplois sur le site.