450 millions d’euros sont investis à Carling-Saint-Avold (Moselle) pour produire de l’hydrogène. Il sera destiné aux entreprises industrielles de la Grande région pour remplacer des énergies fossiles. Objectif décarbonation.
450 millions d’euros, c’est le montant de l’investissement pour une unité de production d’hydrogène renouvelable à Carling-Saint-Avold (Moselle). "Ce territoire est particulièrement propice à l'implantation d'unité de production d'hydrogène", explique Antoine Huard, directeur général de Verso Energy, au micro de France 3 Lorraine.
"C'est d'une part, un territoire industriel et il y a une histoire industrielle. Ici, on peut trouver des compétences, une infrastructure, du foncier, une disponibilité et aussi une acceptabilité, peut être, plus propice de la part des acteurs locaux. C'est également un territoire frontalier qui est raccordé à un projet d'infrastructure très important qui est le projet MosaHyc, un réseau qui va transporter de l'hydrogène dans le Grand Est et qui va être relié avec l'Allemagne et le Luxembourg. Ce projet-là est très important parce qu'il va permettre de connecter les producteurs d'hydrogène et les consommateurs d'hydrogène qui sont essentiellement des industriels qui vont avoir besoin de cet hydrogène pour se décarboner", explique Antoine Huard.
L'hydrogène, c'est ce qui va permettre de projeter l'industrie du 21e siècle dans une production décarbonée qui va être compatible avec les enjeux environnementaux
Antoine Huard, directeur général de Verso Energy
Parmi eux, le sidérurgiste allemand SHS, installé à Dillingen en Sarre voisine, "mais il existe d'autres clients industriels qu'on ne peut pas dévoiler aujourd'hui mais qui ont manifesté également beaucoup d'intérêt pour utiliser cet hydrogène. Il faut vraiment avoir à l'esprit que l'hydrogène, c'est ce qui va permettre de projeter l'industrie du 21ᵉ siècle dans une production décarbonée qui va être compatible avec les enjeux environnementaux que nous connaissons et notamment le dérèglement climatique. L'industrie, c'est aujourd'hui un secteur qui est extrêmement émetteur de CO2 parce qu'elle consomme du gaz ou d'autres combustibles fossiles qu'on a aujourd'hui la possibilité de remplacer par de l'hydrogène. Plus simplement, faire rentrer le territoire industriel et le secteur industriel dans le monde de l'après fossile", indique le directeur général de Verso Energy.
Verso Energy fait partie des trois entreprises qui portent le projet baptisé CarlHyng. À ses côtés : GRTGaz et RTE. "Cet hydrogène va être produit à Carling par une unité de production industrielle qui repose sur le principe de l'électrolyse", précise Antoine Huard, "c'est-à-dire un procédé industriel qui permet en cassant une molécule d'eau de produire à la fois de l'hydrogène qu'on va utiliser dans l'industrie ou dans les transports et aussi de l'oxygène qu'on peut, soit valoriser, soit rejeter, mais qui n'a pas d'impact dans l'atmosphère évidemment."
Trois électrolyseurs de 100 mégawatts fournis par Siemens seront installés de 2028 à 2030. Ils produiront principalement de l’hydrogène à partir d’électricité d’origine renouvelable (hydrogène renouvelable), mais aussi à partir d’électricité du mix électrique français (hydrogène bas-carbone). Ces installations devraient créer entre 20 et 40 emplois.
Le 23 octobre 2023, le projet sera soumis à concertation préalable, sous l’égide de la commission nationale du débat public (CNDP).