Une solution pour stocker l’hydrogène, ce jeune chercheur est en finale de "Ma thèse en 180 secondes"

"Une sorte d’éponge métallique pour stocker l’hydrogène", c’est le travail de thèse d’un étudiant du LEM3 un laboratoire de l’Université de Lorraine, à Metz en Moselle. Il aura trois minutes pour résumer trois ans de recherches, ce 8 juin 2023, pour la finale de "Ma Thèse en 180 secondes".

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Adrien Heinzelmeier n’est pas en stress. Il peaufine sa prise de parole pour la finale de " Ma thèse en 180 secondes" qui se tiendra ce 8 juin 2023 à l’Opéra de Rennes. "Je répète sous la douche", nous confie-t-il. "Le piège, c’est le "par cœur". Je teste plusieurs formules plus ou moins longues pour pouvoir ajuster mon propos."

"Ma thèse en 180 secondes" est un concours national des universités, qui consiste, pour les étudiants, à présenter son travail de thèse en trois minutes chrono sur scène avec une seule diapositive. "Trois minutes pour trois ans de travail dans mon cas, parfois plus pour d’autres, c’est le challenge."

Dans le cas d'Adrien, le titre de sa thèse pourrait en effrayer plus d’un : "Absorption/désorption de l’hydrogène dans les phases MAX, les MXènes et leurs nanocomposites à base de Mg". Mais pas de panique, Adrien est un très bon vulgarisateur. Sa thèse porte sur un sujet très important en ce moment : l’hydrogène. Il pense avoir trouvé un moyen de le stocker. Ce qui serait, il faut bien le dire, une avancée majeure. De nombreuses équipes de recherche, à travers le monde, travaillent sur cette thématique. "L’hydrogène est un carburant sans émissionsdirectes de CO2. Sa combustion ne dégage que de la vapeur d'eau. Mais il faut pouvoir le stocker. C’est son point faible. J’ai trouvé un moyen pour le stocker dans des métaux, une sorte d’éponge métallique à hydrogène. Je travaille sur la déformation du métal. Je forme des hydrures métalliques. Le magnésium qu’on nomme Mg dans le tableau périodique des éléments. Mon but est de faire du MGH2, (l'hydrure de magnésium), c’est-à-dire du métal concentré en hydrogène.

Quand on essaie de stocker de l’hydrogène, on s’est rendu compte qu’il réagit avec les métaux qui l’entourent. On peut faire des réservoirs en aluminium, en acier ou en titane. Il se trouve que le titane absorbe l’hydrogène. En cherchant, on s’est rendu compte que cela pourrait représenter une façon stable de stocker de l’hydrogène. En le stockant sous forme d’hydrures, il n’y a plus de risque d’explosion. En abordant la question sous un angle différent des travaux habituels, j’ai découvert un effet mécanique qui permet de comprendre comment l’hydrogène et le métal fonctionnent ensemble."

Mettre la science à la portée du public

Pour Adrien, il est important de ne pas rester enfermé dans son labo. Il aime avoir à parler de ses travaux et les vulgariser. "Cela me permet d’avoir les idées plus claires. "Ma thèse en 180 secondes" m’a permis d’expliquer ma recherche à mes proches. J’avais un peu de mal à leur faire comprendre ce que je faisais jusque-là. Maintenant, je sais raconter ma thèse."

Adrien s’est entraîné avec des accompagnants de l’Université de Lorraine, mais aussi avec des comédiens professionnels tout au long de son parcours dans ce concours.

Un parcours atypique 

Adrien Heinzelmeier a un parcours atypique. Il a 30 ans.  Après deux années à travailler pour ArianeGroup, en tant que chargé de projet innovation, il est retourné à l'université pour répondre à une question qui la taraudait : est-ce que l’hydrogène est une véritable alternative pour l'avenir ?
 Il s'est lancé dans un doctorat au LEM3 à Metz sur un campus qu’il avait vu en chantier pendant ses études d’ingénieur. Une autre facette de sa personnalité réside dans sa passion pour l'univers viking. En Picardie, avec ses amis, il a une association qui explore la vie de camps, l’artisanat et l’univers viking. Ils ont même investi dans un bateau de 11 mètres.

La finale de "Ma thèse en 180 secondes" sera visible en direct le 8 juin sur mt180.fr et YouTube à 18h30.

Adrien Heinzelmeier devrait soutenir sa thèse à la fin de l’année. 

 

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