Personnels soignants en grève ou en arrêt maladie, service fermé, situation extrêmement tendue voire critique par endroit dans les services d'urgence du Grand Est

Avec la triple épidémie de Covid 19, grippe et bronchiolite, de nombreux services d'urgence sont saturés dans le Grand Est. Grèves, arrêts maladies, certains services sont totalement fermées. Le point dans la région avec une situation jugée critique à l'Hôpital Bel Air de Thionville.

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En cette fin d'année 2022, le système de santé a atteint un point d'extrême tension. Dans le Grand Est, comme sur l'ensemble du territoire, de très nombreux services d'urgence sont saturés. En cause, la triple épidémie de bronchiolite, grippe et Covid 19 qui aggrave la situation de services déjà en manque de personnels et de lits. À cela s'ajoute, depuis le 26 décembre, la grève des médecins libéraux. Même si le mouvement est moins suivi que celui de début décembre, il est prévu pour durer jusqu'au 2 janvier. 

Dans le Grand Est, les personnels soignants de certains services d'urgences sont en grève, tandis que d'autres, épuisés, se sont mis en arrêt maladie. Dans certains cas, seules les urgences vitales sont acceptées. Tandis qu'à l'hôpital privé Nancy-Lorraine, les urgences resteront fermées temporairement ce weekend. Retrouvez sur cette carte la situation de quelques services d'urgences du Grand Est.

Les "défaillances" du système ont des conséquences funestes, a souligné le syndicat Samu-Urgences de France, qui, vendredi, avait recensé 30 "morts inattendues" de personnes en attente de prise en charge hospitalière depuis le 1er décembre en France.

Une cinquantaine d'arrêts maladie aux urgences de l’hôpital Bel-Air de Thionville

En Moselle, les urgences de l'hôpital Bel-Air de Thionville fonctionnent de manière très dégradée samedi. Selon des sources syndicales interrogées par l'AFP, 55 infirmiers et aides-soignants sur 59 ont été placés en arrêt maladie vendredi, souvent sur décision des médecins des urgences eux-mêmes. 

"En raison de nombreux arrêts maladie déposés (vendredi) par l'équipe soignante, le centre hospitalier régional Metz-Thionville modifie le fonctionnement du service des urgences adultes de l'hôpital" de Thionville, "jusqu'au 6 janvier", a annoncé le CHR de Metz-Thionville dans un communiqué.

Si la prise en charge des urgences vitales par les équipes du SMUR reste "opérationnelle", le reste des patients est orienté vers d'autres établissements de la Moselle, comme celui de Mercy où une tente a été installée à l'extérieur, en prévision de ce weekend de réveillon. En cas de grande affluence, les patients y seront accueillis pour trier les cas selon leur gravité.

Nous allons déclarer le plan blanc dans la journée en lien avec l'ARS de façon à pouvoir envisager de nouvelles mesures complémentaires à tout ce qu'on a mis en place depuis plusieurs semaines.

David Lariviere, directeur général par intérim du CHR de Metz-Thionville

"Nous allons déclarer le plan blanc dans la journée en lien avec l'ARS de façon à pouvoir envisager de nouvelles mesures complémentaires à tout ce qu'on a mis en place depuis plusieurs semaines", annonce David Larivière, directeur général par intérim du CHR de Metz-Thionville, samedi 31 décembre.

Le service des urgences, qui dispose de 12 box d'accueil, enregistre plus de 100 passages par jour, et le CHR manque de lits d'aval et de personnel pour hospitaliser les patients après leur accueil aux urgences, soutiennent les syndicats. 

Des gens restent parfois 90 heures aux urgences sur des brancards. Pendant ce temps-là, on ne peut leur donner ni à manger, ni à boire.

Une infirmière des urgences de Thionville

"Des gens restent parfois 90 heures aux urgences sur des brancards. Pendant ce temps-là, on ne peut leur donner ni à manger, ni à boire", témoigne une infirmière des urgences de Thionville qui souhaite rester anonyme. "La douleur n'est pas du tout prise en charge. On laisse des gens souffrir pendant des heures et des heures sans pouvoir rien faire", faute de temps, appuie celle qui dit travailler dans "des conditions inhumaines"

"C'est un personnel en burnout, épuisé par des conditions de travail d'un autre temps et dont la direction n'a pas pris la mesure à temps", résume Eric Schneider, infirmier anesthésiste et représentant Sud du CHSCT sur le site de Mercy.

La directrice du CHR de Metz-Thionville doit quitter ses fonctions ce 31 décembre, son remplaçant n'a pas encore été désigné.

Fermeture des urgences de l'hôpital privé Nancy-Lorraine pour le réveillon du Nouvel An

L’Hôpital privé Nancy-Lorraine (anciennement polyclinique de Gentilly), en Meurthe-et-Moselle, a annoncé vendredi fermer temporairement son service des urgences pour les nuits des 31 décembre 2022 et du 1er janvier 2023. Le service ouvrira à nouveau lundi 2 janvier à 8h du matin. 

Cette fermeture se justifie "en raison d'arrêts de travail de personnels paramédicaux" et donc faute de personnel suffisant pour assurer la permanence, précise la direction dans un communiqué. 

La clinique de Gentilly assure que des dispositions ont été prises avec l'Agence Régionale de Santé et le CHRU de Nancy pour qu'une permanence de soins soit assurée. En cas de nécessité et avant de se déplacer aux urgences de l’hôpital central, l'agence régionale de santé (ARS) demande à ses patients de contacter en priorité le 15.

Grève aux urgences de Sarreguemines et de Saint-Avold

Le personnel médical et paramédical du service des urgences de l'hôpital de Saint-Avold, en Moselle, est en grève depuis le 28 décembre. Il continue cependant d'assurer la prise en charge des patients. 

En Moselle toujours, les urgences de Sarreguemines, officiellement en grève depuis trois ans et demi, durcissent leur mouvement. Désormais, elles prennent en charge uniquement les urgences vitales. En cas d’urgence, le personnel recommande d’abord d’appeler le 15, avant de se rendre à l'hôpital. Le personnel pointe du doigt le gouvernement, qu’il accuse de ne pas prendre en compte leurs revendications.

Saturation des urgences du Centre Hospitalier intercommunal Nord Ardennes : privilégiez le 15 

Les services du Centre Hospitalier intercommunal Nord Ardennes, sites de Charleville-Mézières et de Sedan, sont saturés. Avant de se rendre sur place, la direction demande à la population de composer le 15 en cas d'urgence ou de consulter son médecin traitant, qui pourra orienter les personnes vers le professionnel de santé adapté.

Sur les réseaux sociaux, le centre confie connaître une situation de saturation "sans précédent de ses capacités d'accueil aux services des urgences et d'hospitalisation dans tous les services de soins".

Ancien chef du service des Urgences du CHR Metz-Thionville, François Braun, le ministre de la Santé a réaffirmé cette semaine qu'il annoncerait dès janvier les "grands axes" de restructuration de l'offre de soins, à l'hôpital comme en ville, sur la base des travaux du Conseil national de la refondation (CNR).

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