La centrale à charbon Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle) pourrait redémarrer l'hiver prochain. Une production qui se ferait sous deux conditions : une absence d'approvisionnement en charbon russe et une compensation intégrale des émissions de gaz à effet de serre.
La centrale à charbon Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle) pourrait reprendre du service à l'hiver prochain, compte tenu des difficultés rencontrées par le parc nucléaire d'EDF. C'est également une des conséquences du conflit en Ukraine.
Pourtant, la fermeture de la centrale est prévue jeudi 31 mars 2022. "Si la centrale de Saint-Avold n'a pas vocation à fonctionner dans les prochains mois, des travaux menés par le ministère avec le gestionnaire du réseau RTE pourraient conclure à l'opportunité d'autoriser le redémarrage ponctuel de cette centrale", a-t-on appris lundi auprès du ministère de la Transition écologique.
Le délégué syndical FO à la Centrale Emile Huchet Jean-Pierre Damm s’inquiète : "on peut redémarrer sous 8/10 jours. Si mi-septembre, on nous dit "début octobre, il faut être prêt" et bien on sera prêt. En attendant, les salariés sont dans l’incertitude car on n’explique pas la réaction du gouvernement". Et il ajoute : "on ne sait toujours pas ce que nous ferons dans trois mois. Mais vendredi, nous serons à la maison. Une situation difficile à vivre pour les salariés car on ne sait pas".
En application de la loi énergie climat, une limite de production annuelle de 700 heures de fonctionnement est fixée depuis cette année pour les centrales à charbon. "C'est clair que la centrale va s'arrêter. Est-ce qu'elle redémarrera cet hiver ? C'est une décision du gouvernement. Si on doit contribuer à la sécurité du système électrique, évidemment on va se mobiliser", déclare sur France info Jean-Michel Mazalerat, président de GazelEnergie, l'entreprise propriétaire de la centrale.
On peut redémarrer sous 8/10 jours si mi-septembre on nous dit "début octobre il faut être prêt" et bien on sera prêt
Jean-Pierre Damm, délégué syndical FO
Pour permettre le redémarrage le gouvernement assouplirait "à nouveau temporairement la contrainte sur le nombre d'heures de fonctionnement de cette centrale afin de sécuriser l'approvisionnement électrique lors de l'automne et de l'hiver prochains", explique le ministère de la transition écologique.
Mise sous cocon
La centrale serait "mise sous cocon". Il s'agit de mettre en arrêt prolongé la centrale qui continue toutefois d’être entretenue en vue d’une éventuelle remise en service ultérieure. "Il s’agit de la mettre dans un état de sûreté. Il faut traiter l’eau de la chaudière par exemple pour qu’il n’y a pas de problème de corrosion et ça nécessite également un temps de surveillance avec un minimum de personnel", explique Jean-Pierre Damm. "Dès lors que toutes les conditions sont requises on peut la redémarrer très facilement".
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La production se ferait sous deux conditions : "une absence d'approvisionnement en charbon russe et une compensation intégrale des émissions de gaz à effet de serre
Ministère de la transition écologique
En cas de fonctionnement temporaire l'hiver prochain, la production se ferait sous deux conditions : "une absence d'approvisionnement en charbon russe et une compensation intégrale des émissions de gaz à effet de serre dues au fonctionnement de la centrale, afin de neutraliser l'impact climatique", précise le ministère de la transition écologique.
La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a demandé un audit indépendant à EDF pour "identifier les leviers permettant d'optimiser la disponibilité du parc nucléaire et recouvrer des marges sur le système électrique".