Placée en redressement judiciaire, l'entreprise MicronMax de Dieuze va subir un plan social. La moitié des postes pourraient être supprimés. Le syndicat FO s'inquiète pour l'avenir du site dans un contexte économique défavorable.
C'est une entreprise de plus qui connaît des difficultés en Moselle. MicronMax spécialisée dans la fonderie d'aluminium de précision et la fabrication de roulements pour l'industrie des pompes hydrauliques, est de nouveau dans la tourmente.
Où est cette réindustrialisation dont parlent les politiques ?
Alexandre Tott, secrétaire général FO de l'UD 57
En 2023, la société avait déjà été placée en redressement judiciaire. D'après le syndicat FO, c'est la gestion du repreneur (Rafer) qui avait racheté GGB en 2020 qui laissait à désirer. Aujourd'hui détenue par le fonds d'investissement brésilien Teak Capital, la société peine à remplir le carnet de commandes.
"La situation financière de l'entreprise est compliquée car nous avons perdu beaucoup de clients quand nous étions sous bannière Rafer et notre nouvelle direction n'arrive pas à les faire revenir. Le patron actuel a donc préféré le placement en redressement judiciaire", explique Abdrahim Benkada, délégué syndical FO à Dieuze.
Le placement en redressement judiciaire a été prononcé par le tribunal de commerce de Lyon début septembre.. Le plan social y a été clairement évoqué.
"Je n'accepte pas ce PSE car le patron ne déboursera rien et la moitié des salariés risque de se retrouver sur le carreau", fulmine le syndicaliste. "On a pourtant un savoir-faire unique, on espère l'arrivée d'un repreneur un vrai industriel cette fois, mais nos dirigeants ne semblent pas vouloir céder l'entreprise", complète Christophe Oury, secrétaire du CSE.
L'entreprise possède deux sites dans l'hexagone : Dieuze, en Moselle et Saint-Chamond dans la région lyonnaise avec respectivement 57 et 34 employés. Pour Dieuze, ville abîmée depuis le départ du 13ᵉ RDP en 2011, soit un millier de militaires, ce serait un nouveau coup dur.
Contactée, la direction du site n'a pas donnée suite à notre demande d'interview.
Le déclin industriel de la Moselle
Derrière cette situation, c'est un constat plus général qui se dessine avec des sites industriels en difficultés.
"On connaît un déclin progressif des entreprises industrielles dans le département. Il y a eu une période où ça allait mieux, mais on a de nouveau des annonces de plans sociaux et de réduction d'effectifs. Il y a eu Amcor où le plan social a capoté mais ça va sûrement revenir, Ineos* aussi à Hambach connaît des difficultés. Nous sommes dans une situation de transition qui doit être accompagnée par l'État. Où est cette réindustrialisation dont parlent les politiques ?" s'interroge Alexandre Tott, secrétaire général FO de l'Union départementale 57.
Le secrétaire général évoque ainsi les commissaires aux restructurations et prévention des difficultés d'entreprises qui existent en région ou encore la loi Florange.
En Moselle comme ailleurs dans l'hexagone, les défaillances d'entreprise sont en hausse en 2024. 396 entreprises seraient concernées d'après la note de conjoncture publiée par les administrateurs et les mandataires judiciaires en juillet 2024. Un chiffre en hausse qui ne présage rien de bon.
*Concernant Ineos c'est la production du 4X4 Grenadier qui va être provisoirement suspendue.