Les fédérations de pêche des trois départements riverains de la Moselle (54, 57 et 88) ont entrepris de restaurer des zones inondables en bordure de la rivière. Il s'agit de favoriser le repeuplement naturel des brochets, carnassier prisé des pêcheurs... mais aux amours contrariées par l'homme.
Comme beaucoup de cours d'eau, la Moselle a subi des dommages importants au cours du siècle passé. L'exploitation des sables et graviers a creusé le lit de la rivière, alors que ses berges étaient surélevées. La création du canal à grand gabarit n'a pas arrangé les choses. Résultat, presque plus d'inondations - sauf crue exceptionnelle. Or les poissons, et en particulier les brochets, ont besoin que l'eau déborde au printemps pour se reproduire.
Le brochet aime bien, à la saison des amours, aller s'ébattre dans des prairies inondées d'eau... et de soleil. Conditions idéales pour l'éclosion des oeufs et la croissance des petits brochetons, avant qu'ils rejoignent le grand bain.
Les trois fédérations de pêche ont donc entrepris de recenser les zones où ces conditions pouvaient être réunies. Il faut qu'elles soient sous l'eau 50 jours par an au minimum, à l'occasion des crues de printemps. Et qu'elles soient enherbées (prairies de fauche) et ensoleillées.
Dans ce bras mort de la Moselle situé à Hauconcourt (57), la Fédération de pêche mosellane a partiellement déboisé pour laisser venir la lumière. Il a fallu enlever les détritus déposés là par la rivière ou par les passants. Reste à creuser un chenal pour assurer une circulation correcte entre la rivière et son annexe. Voies Navigables de France, propriétaire du domaine fluvial, a donné sa bénédiction au projet.
Le reportage avec Gilles Krähenbühl, président de la fédération de pêche 57, Isabelle Despierres, technicienne de l'environnement et Catherine François, la responsble de l'agence VNF de Metz :