Depuis plusieurs années, les professionnels de l’abeille font face à un nouveau fléau : le vol de ruches. Installé en Moselle, Martin Bertschy s'en fait voler régulièrement une vingtaine tous les ans. Une partie du butin a été retrouvé chez un de ses collègues, apiculteur lui aussi, en Alsace.

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Il n'y a pas que la surmortalité des abeilles qui cause préjudice aux apiculteurs. Le vol de ruches, qui alimente un véritable trafic, est également un terrible fléau pour les producteurs de miel. Problème, il est en constante augmentation. Installé en Moselle à Fénétrange, Martin Bertschy n'échappe pas au phénomène. "J'estime que ça fait 15 années que ça dure à raison de 20 ruches par an. Cela représente 5 à 10% de mes ruches" constate-t-il, "il faut savoir que c'est très compliqué de surveiller parce qu'on ne travaille pas comme un paysan classique qui va installer un système de clôture autour de sa propriété ou de sa production. Une ruche, c'est vivant. On l'ouvre souvent, elle voyage trois à quatre fois dans une saison à des endroits différents dans la nature, ça complique vraiment les choses."

Un apiculteur voleur

Un autre apiculteur, domicilié en Alsace, apparemment bien renseigné, n'a pas hésité à venir se servir chez lui en Moselle. Et il venait régulièrement. Après deux ans d'enquête, suite à un dépôt de plainte du fils de Martin, le coupable présumé vient d'être interpellé.

Montant estimé du préjudice : 70.000 euros. "C'est vrai que c'est plutôt rare d'arrêter ces voleurs même s'il est possible d'équiper les ruches avec du matériel de traçage ou de vidéosurveillance" explique Martin, "mais installer des trackers sur toutes les ruches, ce n'est pas possible. J'en ai entre 400 et 500. Il faut savoir qu'un tracker, ça vaut entre 100 et 200 euros si on prend l'abonnement de traçage. Faites le calcul ! En tout cas, ce voleur-là, ça fait plus de 12 ans qu'il se sert chez moi car on a retrouvé d'anciens modèles de ruches. Et mes modèles de ruches, je les connais par cœur."

Je ne veux pas faire de cette arrestation un exemple mais si ça peut faire peur à certains, tant mieux

Martin Bertschy, apiculteur

Aujourd'hui, Martin espère simplement que ces vols à répétition vont "s'arrêter. Je ne veux pas faire de cette arrestation un exemple mais si ça peut faire peur à certains, tant mieux. J'attends surtout d'être indemnisé car il y a un préjudice. Après, il y a des apiculteurs qui se font voler plus que moi. Il y a des collègues qui ont perdu 100 à 150 ruches dans une nuit."

Devant la justice... en 2024

Le vol de ruches, comme tout vol, est puni, aux termes de l'article 313-1 du Code pénal, d'une peine de 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Les circonstances de sa commission (vol commis en réunion, avec dégradations ou en pénétrant par effraction ou par ruse dans un local destiné à l'entrepôt de marchandises ou matériels), permettent d'aggraver les peines encourues à 5, 7 ou 10 ans d'emprisonnement et 75.000, 100.000 ou 150.000 euros d'amende en fonction du nombre de circonstances aggravantes relevées. L'apiculteur alsacien comparaîtra en octobre 2024 devant le tribunal de Metz. "Il va falloir encore être patient" ironise Martin.

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