Le monde médical s’apprête à passer sous obligation vaccinale Covid ce mercredi 15 septembre. Pour les syndicats, les hôpitaux n’ont pas les moyens de se passer de leurs agents non-vaccinés. Exemple au CHRU de Nancy et au CHR de Metz-Thionville.
C’est demain, mercredi 15 septembre 202 que l’obligation vaccinale entre en vigueur pour les soignants. Au CHRU de Nancy qui emploie 9.500 salariés, dont la moitié de soignants, les non vaccinés représenteraient 1% des effectifs.
Bernard Dupont, le directeur général de l’établissement, interrogé ce matin sur France Bleu Sud Lorraine, se veut rassurant : "ces dernières semaines, il y avait plus de personnel qui cherchait à se faire vacciner que le contraire et on va accompagner ceux qui ont encore des frayeurs. La charge de travail risque d’augmenter un peu pour les personnels vaccinés certes, mais pas plus que pour de l’absentéisme ordinaire ". Le directeur assure également qu’il n’y aura pas de déprogrammation d’opérations pour les patients, comme ce fut le cas lors des pics épidémiques de Covid-19 et de rappeler que cette vaccination a un but de protection avant tout et non de coercition.
L'hôpital n'a pas les moyens de se passer des non-vaccinés
Pour Sophie Perrin Phan Dinh, représentante CGT au CHRU de Nancy, l'inquiétude est bien là : "le CHU n’a pas les moyens de se passer de ses collègues non-vaccinés, on est déjà à flux tendu. Cet été, 100 lits ont été fermés car il manquait du personnel et l’absentéisme ordinaire est plus important depuis le covid. Les soignants sont fatigués avec tout ce qu'ils ont subi".
La militante pointe aussi l’augmentation de la charge de travail pour la majorité restante. "On aurait préféré qu’il n’y ait pas de sanctions, qu’on laisse plus de temps au personnel réticent, qu'il y ait des aménagements pour les non vaccinés à des postes sans public", et de préciser que la CGT n’est pas antivax mais qu’elle défend et soutient les collègues qui vont être suspendus et qui ne toucheront plus leur salaire.
La situation au CHR de Metz-Thionville
95% des agents hospitaliers du CHR de Metz-Thionville seraient vaccinés. Ils sont 5.900 au total. Impossible pour l'heure de savoir qui sont les 5% restant, soignants ou non et comment la situation va évoluer dans les jours à venir, la direction ayant choisi de s'exprimer lors d'une conférence de presse lundi 20 septembre prochain. Là aussi, les syndicats demandent de la bienveillance et de l'écoute envers tous les personnels alors que l'hôpital fonctionne à flux tendu.
Selon Mickaël Briois, secrétaire de la CFDT au CHR, le point de crispation entre syndicats et direction concerne les agents en arrêt maladie pour lesquels la direction demanderait de montrer patte blanche comme pour les autres agents : "l'obligation de la vaccination concerne les agents en exercice. Pour nous, s'ils ne remplissent pas ce critère, ce qui est le cas pour les agents en arrêt maladie, ils ne peuvent pas être suspendus. Leur mettre la pression, c'est risquer des départs éventuels et de la désorganisaton", explique le syndicaliste.
L'éventualité d'une réorganisation des services et d'une fermeture de lits par manque d'effectifs aurait par ailleurs été évoquée lors de la Commission Technique d'Etablissement qui s'est tenue hier lundi 11 septembre, mais cela reste pour l'heure une hypothèse.
Dans le Grand-Est, entre 5 et 10% des soignants n'ont reçu aucune injection de vaccin anti-covid. C'est moins de 5% pour les libéraux.
Les sanctions
A partir du mercredi 15 septembre, tous les soignants doivent justifier d'une première injection de vaccin anti-covid ou d'une prise de rendez-vous pour la faire. S'ils choisissent de s'y soustraire, ils risquent une suspension de salaire ou une absence de remboursement pour les libéraux. Ultime étape : l'interdiction d'exercer leur métier. Les soignants ont jusqu'au 15 octobre pour justifier d'un schéma vaccinal complet. C'est la première fois qu'une telle obligation est mise en place dans notre pays.