Régionales : Nadine Morano bientôt évincée, le récit de la journée en quatre actes

L'eurodéputée Nadine Morano devrait se voir retirer son investiture Les Républicains en Meurthe-et-Moselle aux élections régionales après qu'elle a réitéré mercredi ses propos polémiques sur la "race blanche".

Nicolas Sarkozy, silencieux depuis samedi sur ce sujet, a finalement saisi la Commission nationale d'investiture, comme le demandait la tête de liste du parti pour les élections régionales dans le Grand Est, Philippe Richert. L'objet de cette saisine est clair, selon un communiqué du parti : "retirer l'investiture en Meurthe-et-Moselle à Nadine Morano". La commission se penchera sur ce cas mercredi prochain.

Le récit de la journée en quatre actes


"J'aime la liberté, j'adore le débat. Je préside une formation politique avec des sensibilités multiples, mais je n'accepterai aucun dérapage, parce que je ne veux pas la caricature de ce que nous sommes", a déclaré Nicolas Sarkozy dans un discours lors de la matinée de travail du parti sur la réforme du Code du travail. M. Richert a lui dénoncé l'"effet ravageur" de ses propos, estimant qu'elle "nous met en difficulté pour cette campagne". En réponse, Nadine Morano a déclaré sur le site internet du Point que M. Richert était "un nul qui ne sait pas conduire sa campagne régionale". 

Le communiqué de Philippe Richert


Quant à  Nicolas Sarkozy, "ce n'est même pas la peine qu'il songe à se présenter à la présidentielle, je le dézinguerai!". Le matin, elle avait indiqué sur Europe 1 qu'"évidemment (elle) maintient (ses) propos". Elle avait déclaré, samedi sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché" de France 2: "Nous sommes un pays judéo-chrétien, le général de Gaulle le disait, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères". A l'appui de ses propos,  lle a de nouveau cité mercredi le général de Gaulle, lisant un extrait des "Mémoires d'espoir". Elle a reçu le soutien encombrant du président d'honneur exclu du Front national, Jean-Marie Le Pen, pour qui l'ancienne ministre a "énoncé une évidence historique multiséculaire" en qualifiant la France comme pays de "race blanche".

Marianne n'a pas de race


Elle a par contre essuyé une attaque sévère de Manuel Valls à l'Assemblée. Le Premier ministre a mêlé les propos de Mme Morano à d'autres déclarations controversées de responsables ou d'élus de droite dont la "fuite d'eau" évoquée par Nicolas Sarkozy à propos des migrants, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

"Marianne n'a pas de race, pas de couleur", a aussi lancé le chef du gouvernement. "Il ne faut plus accepter, les dérapages que nous connaissons dans les débats publics", qui "nous tirent vers le bas et fracturent la société" a-t-il déclaré en réponse à la députée de la Réunion Ericka Bareigts, dont l'intervention a déclenché une ovation debout des bancs de la gauche, et les applaudissements d'une partie de la droite : "pour moi, députée noire de la République, la France décrite par Mme Morano, n'est pas la mienne", a notamment lancé la députée. Nadine Morano a fait valoir pour sa défense qu'on avait "instrumentalisé" ses propos, assurant avoir reçu "des milliers de mails" de soutien, y compris de "gens de couleur".

La réaction de Manuel Valls


"Je n'ai rien dit de répréhensible. D'ailleurs je n'ai pas de plainte contre moi, je n'ai jamais été condamnée sur rien, je suis d'une probité et d'une honnêteté que personne ne remet en cause et donc je ne vois pas comment j'arriverais devant un tribunal dans ma famille politique", s'est-elle justifiée. SOS Racisme s'est félicité de "la décision du parti Les Républicains" mais estimé qu'elle ne "saurait être suffisante".

La pétition d'un Strasbourgeois fait un tabac

Une pétition lancée par un lycéen strasbourgeois sur le site Change.org pour demander que Nadine Morano soit retirée de la liste UDI-MoDem-Les Républicains pour le Grand Est et suspendue des Républicains, a déjà recueilli plus de 57000 signatures.

 

L'actualité "Politique" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Grand Est
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité