Nez qui coule, gorge qui gratte, yeux qui rougissent : depuis le mois d'avril, l'Alsace est en pleine période d'alerte aux pollens, principalement provoquée par ceux des bouleaux. Et c'est loin d'être terminé.
Les belles journées de printemps ne font pas que des heureux. Elles apportent aussi leur lot de désagréments pour une partie de la population.
La nature renaît, les végétaux se reproduisent. Avec une phase déterminante, la pollinisation. C'est là où interviennent les pollens, de minuscules grains produits par les étamines, les organes mâles des plantes à fleur. Pour rejoindre les pistils, organes de reproduction femelle, ils peuvent voyager de différentes manières : grâce à des insectes, des animaux ou aussi être disséminés par le vent.
C'est dans ce dernier cas que certains pollens peuvent provoquer des allergies, lorsqu'ils pénètrent dans les muqueuses respiratoires des personnes sensibles. Elles se caractérisent par le nez qui coule, la gorge qui démange, les yeux qui piquent, des crises d'asthme ou encore une fatigue générale. Entre 10 et 20% de la population française est concernée.
En cas d'allergie voici les gestes à adopter pour diminuer l'exposition aux #pollens , #prévention
— Réseau National de Surveillance Aérobiologique (@rnsa_pollen) 16 avril 2018
(N'hésitez pas à aller chez un médecin en cas d'aggravation de vos symptômes ! ) pic.twitter.com/yl5BsEegqq
L'allergie la plus virulente en ce moment est celle des pollens du bouleau, qui bénéficie de conditions météorologiques favorisant la dispersion des pollens allergisants. Pourquoi le bouleau ? Tout simplement parce que cette essence est l'une des plus répandues en France et que son pollen présente un "fort pouvoir allergisant".
"Mais les allergiques devront aussi se méfier des pollens de platanes et de chênes qui prennent le relai et sont présents en grande quantité avec un risque de niveau moyen sur une grande partie du pays" précise le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.) dans sa carte de vigilance.
La pollution atmosphérique n'arrange pas les choses. Dans une interview accordée à nos confrères de 20 minutes, le Dr Patrick Rufin, allergologue, explique que cette dernière "stresse les plantes". Et pour se défendre, la protéine allergisante de cet arbre "va produire beaucoup plus de pollens. C’est ce qui explique que l’on recense 10 fois plus de personnes allergiques aux pollens qu’il y a 30 ans".
Le réchauffement climatique accentue également le phénomène. Il fait évoluer la répartition des végétaux. "Certaines espèces typiques du sud, comme l’olivier ou le cyprès, très allergisants, remontent vers le nord", indique le ministère de la Transition écologique et solidaire. Il allonge également les émissions de pollens plus allergisants.
En Alsace, les principaux pollens allergènes "mesurés dans l’atmosphère sont ceux des urticacées (juin –juillet), du platane (avril-mai), du bouleau (mars à mai) et de l’aulne (mars)" rappelle l'Association pour la surveillance de la pollution atmosphérique. Dans la région, deux capteurs installés à Strasbourg et à Mulhouse assurent la surveillance des pollens allergènes.
Les personnes sensibles ne sont donc pas au bout de leur peine. Quand les bouleaux, les frênes et les charmes auront fini de libérer leur pollen, ce sont les graminées qui prendront le relais.
État des connaissances sur l’impact sanitaire lié à l’exposition de la population générale aux pollens prés... by France3Alsace on Scribd