Près de 1000 postes d'infirmiers non pourvus dans les hôpitaux publics du Grand Est

Un millier de postes d'infirmières et d'infirmiers, et plusieurs centaines d'autres postes de personnels paramédicaux ne sont aujourd'hui pas pourvus dans les hôpitaux du Grand Est. L'Agence régionale de Santé et la Région sont sollicitées pour répondre à cette pénurie de personnels.

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C'est une nouvelle sonnette d'alarme que tire le milieu hospitalier. En ce début janvier 2022, la conférence Grand Est des présidents des commissions médicales d'établissements des centres hospitaliers alerte sur la pénurie de personnels paramédicaux dans les hôpitaux de la région. Selon un recensement, plus d'un millier de postes de personnels paramédicaux ne sont actuellement pas pourvus, et notamment :

  • 979 infirmières et infirmiers
  • 252 aides-soignants
  • 96 kinésithérapeutes
  • 80 manipulateurs en radiologie

Ces relevés ont été effectués par la section Grand Est de la Fédération hospitalière de France, sur la base des réponses données par les 80 Ehpad et établissements hospitaliers de la région.

Le Dr Michel Hanssen, qui préside cette conférence, pointe plusieurs causes à cette crise hospitalière : "Les difficultés structurelles auxquelles l'hôpital public est confronté depuis plus de 15 ans, et les cinq vagues de covid-19, font que nous sommes au bord du gouffre".

Pas de personnel pour les lits en réa

La cinquième vague de covid aggrave la situation. Les hôpitaux peinent à ouvrir de nouveaux lits de réanimation, faute de personnel. Au centre hospitalier de Haguenau (Bas-Rhin), 17 lits de réa sont actuellement disponibles, un nombre qui était pourtant monté à 33 lors de la première vague au printemps 2020. "Aujourd'hui, il nous est impossible d'avoir une poignée de lits supplémentaires", assure le Dr Michel Hanssen, également cardiologue interventionnel à l'hôpital de Haguenau.

Presque deux ans plus tard, les personnels sont lessivés. La charge et les conditions de travail pendant la pandémie en ont poussés plusieurs à l'abandon. "Plusieurs personnes ont remis en cause leurs choix de carrière", regrette Michel Hanssen. Les salaires, malgré le Ségur de la santé, sont peu attractifs et en dessous de la moyenne de l'OCDE. Les zones frontières en revanche, proches de l'Allemagne, la Suisse ou du Luxembourg, restent très attractives.

Appel à la formation

Michel Hanssen et ses confrères appellent l'Agence régionale de Santé et la Région Grand Est à réagir en urgence. Ils sollicitent des places supplémentaires en formations paramédicales :

  • 800 places en formation d'infirmière
  • 100 places d'étudiants infirmiers anesthésistes
  • 100 places d'étudiants manipulateurs
  • 100 places de kinésithérapeutes
  • 50 places d'étudiants infirmiers de blocs opératoires

Ces métiers demandent au moins deux à trois ans de formation. "Nous espérons que l'hôpital public tiendra jusqu'à l'arrivée de ces renforts", souhaite Michel Hanssen. Les quotas de formation ont déjà été augmenté ces dernières années, confirme l'ARS, mais ne sont encore pas suffisants pour les professionnels de santé. "L'ARS Grand Est s'efforce depuis plusieurs années d’apporter des solutions très concrètes, dans le cadre de la législation actuelle", affirme l'institution.

"Le quota des étudiants à admettre en première année d’étude infirmier en Grand Est a augmenté de 20%" entre 2019 et 2021, précise l'ARS, qui finance cette première année de formation. Les capacités d’accueil en formation d'aides-soignants sont passées de 2205 places en 2020 à 3517 places en 2021. Des places ont également été créées pour des infirmiers spécialisés. 

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