L'enquête CEVIPOF/IPSOS pour France 3, datée du 9 décembre 2016 sur l'intention de vote à la présidentielle de 2017 a été rendue publique mercredi 14 décembre 2016. Au moins 27% des 1.154 personnes qui se sont déclarées certaines d’aller voter font le choix de l'extrême-droite.
L'enquête CEVIPOF/IPSOS pour France 3, datée du 9 décembre 2016 sur l'intention de vote à la présidentielle de 2017 a été rendue publique mercredi 14 décembre 2016.
1.154 personnes (sur les 1.624 interrogées) se sont déclarées certaines d’aller voter .
4 scénarios leur ont été proposés :
- A : sans Arnaud Montebourg et avec François Bayrou
- B : sans Arnaud Montebourg et sans François Bayrou
- C : sans Manuel Valls et avec François Bayrou
- D : sans Manuel Valls et sans François Bayrou
Scénario | A | B | C | D |
Nathalie Artaud | 0.8 | 0.9 | 0.7 | 0.8 |
Philippe Poutou | 0.6 | 0.7 | 0.7 | 0.7 |
Jean-Luc Mélenchon | 10.7 | 11 | 10.8 | 10.8 |
Yannick Jadot | 1.6 | 1.6 | 1.4 | 1.6 |
Arnaud Montebourg | x | x | 4.7 | 4.9 |
Manuel Valls | 9.7 | 9.9 | x | x |
Sylvia Pinel | 0 | 0.1 | 0 | 0.1 |
Emmanuel Macron | 11.1 | 12.4 | 13.7 | 15.5 |
François Bayrou | 4.8 | x | 5.9 | x |
François Fillon | 25.8 | 26.9 | 26.8 | 27.7 |
Nicolas Dupont-Aignan | 1.8 | 2 | 1.5 | 2 |
Marine Le Pen | 27.7 | 28.1 | 27 | 28.1 |
Jacques Cheminade | 0.1 | 0.2 | 0.1 | 0.1 |
Non exprimés | 5.3 | 6.3 | 6.7 | 7.9 |
Marine Le Pen en tête de tous les candidats, quel que soit le scénario envisagé
Comparés à l’échelon national, les 1154 répondants du Grand Est envisagent beaucoup plus de voter pour Marine Le Pen (plus ou moins 5 points) quel que soit le scénario envisagé (Présence ou absence de François Bayrou, candidature d’Arnaud Montebourg ou de Manuel Valls). Par exemple, avec le scénario 3, elle obtient 27,7% dans le Grand Est (22,5% nationalement )
François Fillon obtient des scores un peu plus élevés dans le Grand Est qu’au niveau national, quel que soit le scénario envisagé, avec 1 à 2 points de plus.
Par ce même scénario 3, il recueille 24,1% des intentions de vote nationalement mais 25,8% régionalement.
Les autres candidats principaux sont en retrait dans le Grand Est par rapport au niveau national, aussi bien François Bayrou, Manuel Valls, Arnaud Montebourg qu’Emmanuel Macron en rendant plus ou moins 1 point.
Au final, le Grand Est se caractérise par le fait qu’il donne Marine Le Pen en tête des intentions de vote quel que soit le scénario retenu, et cette observation s’effectue dans une région où les non-exprimés sont moins nombreux qu’au niveau national.
"Les enjeux importants" pour les électeurs du Grand Est
Terre traditionnelle de droite, le Grand Est n’échappe pas à une structure des enjeux saillants où dominent le terrorisme (61%), le chômage (51%), et l’immigration (42%). C’est précisément ce dernier enjeu qui caractérise le mieux cette région dans la mesure où l’immigration apparaît comme un enjeu plus saillant que le pouvoir d’achat, malgré tout très proche à 41,5% et la criminalité (39%).
Les autres enjeux recueillent des niveaux plus faibles en absolu et relativement proches de ceux observés au national.
D’un point de vue politique, sans surprise, les questions liées au régalien (terrorisme, criminalité, immigration) sont propriété partisane de la droite et du FN.
En matière d’enjeux sociaux, sympathisants de gauche et droite partagent des niveaux d’attention proches (22% gauche vs. 25,5% droite pour l’assurance-maladie ; 19,5% gauche vs. 23% droite pour les aides sociales).
En revanche, deux enjeux opposent fortement la gauche à la droite :
- Le chômage est jugé extrêmement prioritaire pour 20% des sympathisants de gauche contre 35% des sympathisants de droite)
- L’importance accordée à l’Union européenne est plus forte (40%) chez les sympathisants de droite que ceux de gauche (20%).
"Les réfugiés et les demandeurs d’asile accueillis en France" pour les électeurs du Grand Est
Le Grand Est présente des différences avec les tendances nationales.
Cette nouvelle région est ainsi, sur cet enjeu, plus proche des Hauts-de-France que de la Bretagne. Sur la position extrême, à 0 (« Très fortement diminuer »), le score est de 33,4%, contre 30% au niveau national, l’ancienne région Champagne-Ardenne se distingue avec un score de 36,5%. Sur le total des notes de 0 à 4, trouve le même constat, le Grand Est présente un score (63,3%) supérieur au score national (58,9%), l’ancienne région Champagne-Ardenne culmine à 65,7%. De l’autre côté de cette échelle, avec le cumul des notes de 6 à 10 qui matérialisent l’idée d’une augmentation du nombre des demandeurs d’asile ou de réfugiés, on trouve un score néo-régional (11,8%) inférieur au chiffre national (14,1%). Cette fois, c’est l’Alsace qui offre un peu moins de deux points de plus (13,3%) que le score néo-régional (11,8%) et tend à se rapprocher de la tendance nationale.
Enfin, la position centrale, notée 5 (« Ni augmenter, ni diminuer »), nous montre une nouvelle région en retrait de deux points (25%) par rapport au score national (27%) et deux anciennes régions, l’Alsace (23,5%) et la Champagne-Ardenne (23%) en retrait de 4 points par rapport au score national (27%).
(1.624 personnes ont répondu, dont 468 en Alsace, 424 en Champagne-Ardenne et 731 en Lorraine pour cette enquête du 9 décembre 2016. )