Alors que le temps des premiers coups de sécateurs se rapproche en Champagne, les viticulteurs redoutent des contraintes auxquels ils ne pourront faire face pour l’accueil de leurs vendangeurs.
Encore actuellement, c'est le flou. Le gouvernement avait annoncé en début d'année une hausse des superficies minimales autorisées dans les chambres. Pour l'instant pas de nouvelles. Mais les viticulteurs redoutent des contraintes auxquels ils ne pourront faire face.
Deux semaines par an, Jean-Noel Haton, vigneron, loge 50 de ses vendangeurs dans des locaux récents et propre, construits à cet usage. Grande salle à manger, cuisine collective, sanitaires et chambre. Celle-ci compte trois lits. Mais il se pose une question : son installation est-elle aux normes ? La réponse est non. La pièce fait une douzaine de mètres carré insuffisant aux yeux de la loi pour y loger trois personnes.
Depuis 20 ans, une dérogation est accordée à la Champagne. Mais une menace pèse depuis quelques mois. Celle que l'Etat revienne sur cette exception. Malgré tout, le vigneron ne changera rien à son organisation. Le logement des vendangeurs est un sujet sensible en Champagne. En 20 ans, la part de main d'œuvre hébergée chez les vignerons est passé de 80 à seulement 20 %. Le possible durcissement de la législation est très mal vécu dans le vignoble.
A un mois des vendanges, les négociations avec le gouvernement continuent. Il serait question, pour cette année au moins, de maintenir la dérogation. Dans l'incertitude, plusieurs maisons de champagne aurait réduit cette année leur part de vendangeurs hébergés. Avec un possible effet pervers, que la main d'œuvre aille dormir dans une tente, un camion ou une caravane.