A Reims, les policiers réunis contre la réforme des retraites clament leur ras-le-bol : "on est au bord de l'explosion"

Suite aux annonces du premier ministre Edouard Philippe sur le projet de réforme des retraites qui veut supprimer, entre autres, les régimes spéciaux comme ceux des policiers, ces derniers ont décidé d'assurer un service minimum. 

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À Reims, ce mercredi 11 décembre à midi, 130 policiers de différentes sections se sont rassemblés devant l'hôtel de police de Reims. Ces collègues de terrain, du renseignements, des police judiciaire, scientifique ou administrative ont décidé à partir d'aujourd'hui, d'assurer un service minimum. Parmi les mesures qu'ils dénoncent fermement dans le projet de réforme des retraites, le principe de 27 ans d'activité opérationnelle nécessaire pour bénéficier des avantages retraite. Ils sont déterminés à se faire entendre.
 


Christian Pous, secrétaire général de l'Unite SGP Police est ferme : "les policiers ont su défendre fermement la République ces derniers mois et ils sauront faire la même chose par rapport à leur régime de retraite. Nous surcotisons depuis des années pour pouvoir partir plus tôt, il est intolérable de ne plus pouvoir le faire".

Métier à risque

Tous reviennent sur un point qui leur semble essentiel quant à leur motivation à défendre leur régime spécial. Leur métier est à risque. "Nous, fonctionnaires travaillons jour et nuit dans des conditions difficiles, nous portons un gilet pare balle, une arme à la ceinture, on ne peut pas dire que nous rentrons dans le cadre d'une retraite universelle", poursuit Christian Pous. C'est là que le bât blesse.

Pourquoi vouloir garantir leur régime spécial? Sébastien Zymek, secrétaire départemental de la Marne Alliance police nationale explique : "Aujourd'hui nous avons une bonification de 1/5ème ce qui signifie qu'au bout de 27 ans d'ancienneté, nous gagnons 5 ans de retraite supplémentaire. Mais pour cela, une cotisation est prélevée tous les mois sur notre salaire, ce n'est pas gratuit. Nous voulons conserver ça".

"On est au bord de l'explosion, après un an de gilets jaunes et de nouveau une crise sociale, on est ereintés".
-Sébastien Zymek, secrétaire départemental de la Marne Alliance police nationale


Les policiers rémois ont décidé d'assurer un service minimum. Pas de procès verbaux mais des rappels à la la loi. / © Mathilde Kaczkowski - France 3 Champagne Ardenne


Service minimum

A partir d'aujourd'hui, ils ont donc décidé d'être en service minimum. Les policiers resteront à l'intérieur mais sortiront sur réquisition de leur centre d'information et de commandement. Sébastien Zymek précise: "le service police secours fonctionnera mais nous ne ferons plus d'excès de zèle. Lorsque nous sortirons, nous ne ferons plus de proçès verbaux, nous ferons uniquement des rappels à la loi et nous bloquerons l'outil statistique qui entre en ligne de compte dans la politiqiue du chiffre au sein du ministère de l'intérieur."  Les policiers feront un point chaque jour, déterminés. "Nous continuerons le mouvement de grève tant que nous n'obtiendrons pas ce que nous souhaitons", achève le syndicaliste.

Près de 130 CRS de Champagne-Ardenne se sont déclarés malades 

Les policiers ont décidé de n'assurer que les urgences. Pas de zèle, pas de prises d'initiatives. Ils ne veulent pas, non plus, alimenter les outils statistiques. De nombreux CRS se sont même déclarés malades ce mercredi. Ils étaient en déplacement en région parisienne où ils devaient déloger un camp de migrants. Mais ils n'ont pas pris leur poste. Avec des chiffres impressionnants : 128 policiers se sont fait porter pâles sur un effectif de 205. Par exemple ceux de Reims et de Troyes, ils ont été 65 et 40 à ne pas se rendre sur les lieux de l'intervention pour cause de maladie. 



 
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