Reims et Troyes : les raisons qui poussent les professeurs à manifester contre la loi Blanquer

A Reims et à Troyes, comme partout en France, des enseignants manifestent ce samedi 30 mars contre la loi Blanquer, dite "Pour l'école de la confiance", à l'appel de plusieurs syndicats. Ils s'inquiètent, entre autres, de la dégradation de l'enseignement et de la perte de leur liberté de parole.

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Certains se nomment eux-mêmes les "stylos rouges", d'autres n'ont pas l'habitude de manifester, quand d'autres encore sont mobilisés depuis la première heure. A Reims comme à Troyes ce samedi 30 mars, des enseignants se réunissaient pour dénoncer les dispositions de la loi dite "Pour l'école de la confiance", portée par le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer. Ce 4 avril, ils étaient à nouveau réunis devant le rectorat de Reims, toujours pour les mêmes motifs. 
 


Parmi les craintes que ces enseignants expriment à grand renforts de slogans - souvent créatifs - lors de ses rassemblements, il y a l'article 1 du projet de loi, qui instaure un devoir d'"exemplarité" pour les personnels de l'éducation nationale. Dans les faits, les syndicats et les professeurs craignent une perte totale de leur liberté de parole. Ne pas être "exemplaire" pourrait se traduire par des sanctions lorsqu'un personnel critiquerait l'institution de manière publique. 

Autre point de tension, l'instruction obligatoire dès l'âge de trois ans qui aurait pour conséquence d'alourdir plus encore le budget et la charge des collectivités locales, et notamment des communes, qui seraient en charge d'organiser la scolarité de ses enfants, y compris dans les maternelles privées

"Des établissements de savoirs fondamentaux" 

Mais ce qui choque tout particulièrement la communauté enseignante c'est la possible création, via un amendement, d' "établissements de savoirs fondamentaux", qui regrouperaient au sein de la même entité un collège et une ou plusieurs écoles du même secteur, supprimant de fait les directeurs d'école. 

Les écoles seraient rattachées à un collège, avec un principal, qui serait le chef d'établissement et du collège, et des écoles. Au niveau de la proximité, de l'organisation des écoles, c'est une catastrophe. Et tout ça, cela se fait sans aucune concertation. 
- Irène Dejardin, co-secrétaire SNUIPP-FSU Marne

Par ailleurs, la réforme du lycée et l'absence d'augmentation du point d'indice s'ajoutent aussi aux récriminations des enseignants, mobilisés sur ce sujet depuis plusieurs mois. 

Le projet de loi "Pour une école de la confiance" a été présenté et voté le 19 février dernier l'Assemblée nationale. Il passera devant le Sénat au mois de mai. 
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