En 1969, l’Education Nationale décide de donner au sport toute sa place à l'école. Ainsi naît le tiers-temps pédagogique, associant pour 1/3 les enseignements fondamentaux (orthographe et mathématiques), 1/3 les sciences et 1/3 le sport. L'occasion pour nous de vous proposer ces images d'hier.
Vous souvenez-vous de ces cours de tennis de table, tir à l'arc et même pour les plus chanceux, de kayak ou encore équitation, que vous avez pratiqué à l'école?
Dès le plus jeune âge, les petits Lorrains, ont pu, à partir de 1970, profiter d'un éveil sportif qui comptait à l'heure pour un tiers de l'enseignement dispensé par les maîtres et les maîtresses. Cela s'appelait le "tiers-temps pédagogique" découpant la journée d'école en trois périodes.
Celles-ci se répartissaient entre les apprentissages fondamentaux (savoir lire, écrire et compter), les disciplines d’éveil (la découverte des sciences, de l'histoire, de la géographie et des activités artistiques), et l'éducation physique.
Mais saviez-vous qu'à l'époque ce n'étaient pas les instituteurs et institutrices qui étaient chargés de cet éveil sportif?
Non? En réalité, "l'éducation physique" des écoliers était confiée à des conseillers dépendant non de l'Education Nationale, mais du ministère des Sports. En clair, de "vrais" sportifs.
Passion tir à l'arc
C'est sans doute l'une des raisons de la diversité et parfois de l'originalité des disciplines proposées et pratiquées à l'occasion du sport scolaire.Dans nos archives des années 70 et 80 conservées par l'Institut National de l'Audiovisuel où elles été déposées, nos documentalistes ont retrouvé quelques pépites de l'époque. Comme cette séance de tennis de table pratiquée par les enfant du Cours Moyen à Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) en 1976. Et où l'apprentissage du service se faisait par tracés de craie sur le sol et la table!
Ou encore le tir à l'arc en extérieur par beau temps, en jean et blouse, à Laimont (Meuse), en 1973. Et en 1980, en intérieur, à Seichamps (Meurthe-et-Moselle).
Le tir à l'arc reste d'ailleurs une discipline qui est toujours d'actualité. Car si le tiers-temps pédagogique a été progressivement affaibli par les différentes réformes de l'Education Nationale, c'est dans les années 80 qu'il a été abandonné.
Sauf dans certaines villes. Et c'est le cas notamment à Epinal, où le tiers-temps pédagogique a été remplacé par l'aménagement du temps de l'enfant (ATE), à partir de 1990, sous l'impulsion du maire de l'époque, Philippe Seguin, dont la maman avait été enseignante.
Mens sana in corpore sano
Mais au fait, pourquoi cet engouement des enseignants pour le sport?Tout simplement pour prendre en compte ce que nos ancêtres savaient déjà: mens sana in corpore sano (un esprit sain dans un corps sain, promu par Juvenal), signifiant que l'exercice physique était une part importante, voire essentielle du bien-être mental et psychologique d'un enfant, comme d'un adulte.
A cette notion c'est progressivement attachée celle du respect des rythmes chronobiologiques de l’enfant. A l'image de ce qui se pratique en Allemagne. Puis est venu l'idée, à Epinal notamment, que la pratique du sport, dès le plus jeune âge et dans le cadre scolaire pouvait être aussi "un moyen efficace de lutte contre les inégalités et en faveur de la promotion de la cohésion sociale".
A votre tour de (re-) découvrir ces images d'époque!