REPLAY - "Vieillir chez soi" : trois raisons de regarder le documentaire de Johann Michalczak et Virginie Saclier

Quatre personnes âgées, quatre situations différentes. Ce qu'elles ont en commun, c'est qu'elles habitent encore à leur domicile. Mais pour combien de temps et dans quelles conditions ? "Vieillir chez soi", c'est un documentaire de Johann Michalczak et Virginie Saclier à voir en replay.

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"Vieillir chez soi" vient d'obtenir le Prix du meilleur documentaire CIRCOM 2021. À voir ou à revoir. 

 

Il y a Marcelle, de Corcieux dans les Vosges, Pierre de Champagnole dans le Jura, Liliane et enfin Daniel qui vivent chacun en Alsace. Malgré leur grand âge, ils habitent tous, bon an mal an, chez eux. Voici trois bonnes raisons de regarder "Vieillir chez soi" de Johann Michalczak et Virginie Saclier en replay.

 

 

1. Parce qu'on sera tous vieux un jour

Et qu'on les comprendra alors peut-être mieux, ces personnes âgées qui, contre vents et marées, souhaitent rester chez elles. On entendra le "Pourquoi on me punit" de ceux que l'on place en Ehpad, comme la femme de Pierre, devenue dépendante après un AVC. On réalisera que même si Marcelle tue le temps à Corcieux, en rendant chaque jour visite à son défunt mari, si Pierre peste contre "le pauvre con qui a inventé la vieillesse", le maintien à domicile est encore ce qui leur paraît le plus vivable. Mais ont-ils vraiment le choix ?  Pierre paye déjà l'Ehpad pour son épouse, il ne lui reste même pas assez pour se nourrir.

Marcelle ne touche que la pension de réversion de son mari décédé, pas de quoi se payer l'Ehpad. Quand ce n'est pas l'État lui-même, par le biais des conseils départementaux, qui leur refuse même le droit à l'aide personnalisée à l'autonomie (APA), les jugeant pas assez dépendants au terme d'un rendez-vous d'une demi-heure.

 


2. Pour constater leur très grande fragilité

C'est bien cela qu'elles ont toutes en commun; leur très grande fragilité. Causée par leur solitude et leur isolement. Les conjoints sont parfois morts ou dépendants, les enfants sont loin, les amis ? Aussi fragiles qu'eux. Harcelés au téléphone par les démarcheurs peu scrupuleux, ils évitent les arnaques à la seule force de leur bon sens. Comme Marcelle qui parvient à s'extraire des griffes d'un appel insistant en prétextant qu'on l'attend pour un rendez-vous. En n'omettant pas de s'excuser maintes fois avant de raccrocher. 


Une fragilité liée à leur état de santé. Liliane, qui a été jadis championne de tennis de table a encore le bras alerte, et ose aller se mesurer aux jeunes de son quartier. Avec tendresse, les jeunes sportifs lui renvoient gentiment la balle et la laissent même prendre parfois le dessus : "Il faut qu'on la fatigue" glisse affectueusement l'un d'eux. Une fois chez elle, la réalité la rattrape : difficultés à se mouvoir, à se préparer des repas, manque d'envie. "Je vis au ralenti, mais ça va" dit-elle car il n'est pas question de se plaindre. Et en personne digne, c'est ce qu'elle déclare aussi devant l'assistante sociale qui vient évaluer son degré de perte d'autonomie. Elle ne fera pas état non plus de ses pertes de mémoire, qui lui jouent pourtant des tours, au risque de ne pas obtenir l'aide du département. 
 


Daniel, qui s'occupe de sa femme dépendante chez lui, voit avec inquiétude venir le moment où, pour sa propre santé, il va devoir partir se faire opérer. Remettre sa femme, même provisoirement dans un établissement hospitalier est inenvisageable. Mais pourtant, c'est tout ce qu'on lui propose. 

 


3. Pour réagir et trouver les alternatives de prise en charge

Quelles choix offre notre société aux personnes du quatrième âge ? L'Ehpad offre une sécurité, toute relative, (la crise du Covid s'est bien chargée de nous le rappeler), mais reste inabordable pour une partie de la population. Son image demeure associée aux maisons de retraite à l'ancienne, et nombre de personnes âgées le voit encore comme une prison de fin de vie, craignant qu'on ne les y abandonne. Le maintien à domicile semble humaniser plus les choses, mais la fragilité économique, psychique et la solitude peuvent virer à l'angoisse. 

"Vieillir chez soi" ne donne pas de réponse toute faite. Le documentaire souligne l'absence de solution idéale. Un petit pas peut-être pour qu'enfin surgisse une politique volontariste de prise en charge humanisée de la vieillesse et de la dépendance.

 

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