Un communiqué de l'agglomération mulhousienne, la M2A, fait état d'un niveau de la nappe phréatique de la Doller particulièrement bas. En cause: un temps sec et chaud sur le département du Haut-Rhin depuis fin mai.
On n'avait pas vu ça depuis 2003, et encore, à cette époque l'arrière saison pluvieuse avait permis de faire remonter le niveau des rivières, ce qui n'est pas le cas cette année: la nappe phréatique de la Doller, régulée par le barrage de Michelbach, est à son plus bas niveau observé à cette époque.
Il ne reste que 850.000 mètres cubes d'eau, dont 700.000 disponibles, dans la retenue de Michelbach, alors que le niveau maximum peut aller jusqu'à plus de 7 millions de mètres cubes. De quoi tenir en eau potable à Mulhouse et les communes alentour jusque la fin de cette année 2018. Pour autant, si le temps devait rester au sec, comme c'est le cas dans le Haut-Rhin depuis la fin du mois de mai, tout n'est pas perdu.
«La ville de Mulhouse a une chance, elle a la possibilité d’utiliser d’autres puits qui sont dans la forêt de la Hardt. Ils avaient été arrêtés dans les années 2000, aujourd'hui on travaille à leur remise en fonction», explique le Directeur du Syndicat Mixte du Barrage de Michelbach, Denis Parmentier.
Le communiqué de presse de Mulhouse
"Vigilance sécheresse sur la nappe de la Doller"
"Depuis fin mai, un temps sec et chaud s’étend sur le département du Haut-Rhin, ayant entraîné un assèchement rapide des nappes phréatiques et des cours d’eau. Le niveau actuel de la nappe de la Doller, dont est issue l’eau de Mulhouse, est le plus bas observé à cette saison. Pour exemple, en 2003, à cette date, le niveau de la nappe était remonté grâce aux pluies.
Le champ captant de la Doller et sa nappe phréatique sont alimentés par une rivière à régime torrentiel avec des périodes d’étiage « basses eau ». Pour pallier ce phénomène, le barrage de Michelbach a été construit dans les années 80. Il permet de stocker 7 200 000 m3 d’eau et sert à maintenir le niveau de la nappe grâce à des restitutions à partir de fin juin. Le peu de pluies ponctuelles de l’arrière-saison ne suffisent plus à faire remonter le niveau de la nappe de manière durable, impliquant de maintenir les restitutions de plus en plus tard.
Aujourd’hui, il reste 1 millions de m3, le débit de restitution à la rivière permet de tenir encore un peu plus d’un mois. Si la pluie ne venait pas à soutenir le niveau de la nappe, des mesures de restriction pourraient être prises par l’autorité préfectorale. En complément, la Ville peut injecter de l’eau de la Hardt à raison de 10 000 m3/jour. En effet, en plus des captages de la Doller, la Ville de Mulhouse possède d’autres captages situés dans la forêt de la Hardt. Cette particularité constitue une réelle opportunité pour le territoire. Même si elle possède des caractéristiques physico-chimiques différentes de l’eau de la Doller, l’eau de la Hardt pourrait après avis et dérogation des autorités sanitaires pour quelques paramètres être pompée et distribuée. La production moyenne journalière nécessaire est d’environ 40 000 m3/jour.
Dans ce cadre de vigilance, la Ville appelle chaque usager à être responsable et économe dans sa consommation d’eau."
Si la météo devait se maintenir au régime sec et que la pluie ne venait pas à soutenir le niveau de la nappe, la préfecture pourrait prendre d'ici la fin de cette année des mesures de restriction.