Ce jeudi 1er juillet une cinquantaine d'ambulanciers se sont rassemblés devant le service mobile d'urgence et de réanimation (SMUR) de l'hôpital de Hautepierre pour demander la reconnaissance du statut de "soignant" pour les ambulanciers d'Alsace. Une grève illimitée vient de débuter.
C'est la désillusion pour les ambulanciers à cause d'une promesse du Ségur de santé qui n'est pas tenue. Ils devaient être reconnus comme "soignants" et bénéficier d'une revalorisation salariale mais ils resteront dans la filière ouvrière et technique. C'est pour manifester leur mécontentement et démarrer une grève illimitée qu'ils se sont donc réunis devant l'hôpital de Hautepierre ce jeudi 1er juillet. Le syndicat force ouvrière (FO) vient de déposer aujourd'hui, un dépôt de grève pour l'ensemble des personnels ambulanciers hospitaliers des établissements sanitaires d'Alsace.
"Ils étaient en première ligne pendant le premier confinement, on s'est débrouillé pour avoir des protections mais les ambulanciers étaient quand même très exposés" explique Christian Prud'homme, secrétaire régional de force ouvrière. Derrière ce constat, il y a la volonté d'une reconnaissance de la pénibilité de leur métier.
Il ajoute que des représentants des ambulanciers ont été reçus il y a deux semaines par le ministre de la santé, Olivier Véran. Ce dernier leur a promis de changer la situation. "Les ambulanciers étaient contents en juillet dernier lorsqu'on leur a annoncé une revalorisation. Là, c'est la douche froide. Ce matin au rassemblement, il y avait de la colère. Si les choses ne changent pas d'ici septembre, il y aura probablement une mobilisation nationale."
Revalorisation salariale et statut de soignant
Les ambulanciers possèdent un statut particulier, ils appartiennent à la filière technique et ouvrière. Cela suppose que ces derniers ne sont pas en contact direct avec les patients. Le syndicat FO explique pourtant que les ambulanciers, lors des transports, doivent parfois intervenir pour leur apporter des soins en urgence. Le syndicaliste FO raconte qu'il y a "un glissement des tâches, les ambulanciers se retrouvent à faire des glycémies ou encore des perfusions alors que ce n'est pas leur rôle premier c'est pourquoi ils doivent avoir le statut de soignant."
Autre revendication : remplacer le terme de "conducteur" par "ambulancier hospitalier". Christian Prud'homme explique que les ambulanciers "ne livrent pas des colis, là on parle d'humains donc conducteur n'est pas le terme approprié."
Les ambulanciers possèdent l'AFGSU niveau 2, la même attestation que les professionnels de santé. Elle certifie d'une formation aux gestes et soins d'urgence. Les manifestants revendiquent donc une régularisation de leur statut d'ambulancier en intégrant la filière "soignants" qui serait accompagnée d'une revalorisation salariale. Ils comptent "faire réagir par des petites actions comme juste conduire les patients d'un point à un autre sans descendre de l'ambulance pour aider par exemple" ajoute Christian Prud'homme et ce, jusqu'à la satisfaction de toutes leurs revendications.