A la tête d'un réel empire gastronomique sur Strasbourg, Cédric Moulot vient de se délester de deux winstubs : Le Meiserlocker et Au Bon Vivant. Il souhaite se recentrer sur ses sept autres tables. A 40 ans, il nous confie rêver de décrocher d'autres étoiles pour Strasbourg.
C'est sans doute l'un des restaurateurs les plus influents d'Alsace. Issu d’une famille de restaurateurs, Cédric Moulot est à la tête d’une dizaine de restaurants en Alsace dont 2 étoilés et une chaîne de restauration rapide franchisée dans une grande partie de la France. Il vient d'annoncer via les réseaux sociaux la vente de deux de ses winstubs : Le Meiserlocker et Au Bon Vivant, acquises respectivement en 2012 et 2015. Le repreneur, un local de l'étape, garde les salariés des deux enseignes.
"Je n'ai pas été contraint, c'est un choix mûrement réfléchi"
Souvent, quand on vend, c'est pour se soulager de difficultés de trésorerie. Lui s'en défend. "Les deux winstubs sont de belles maisons parfaitement saines financièrement. Elles gagnent de l'argent", précise-t-il. S'il s'en sépare aujourd'hui, c'est pour se recentrer sur les autres établissements de son groupe.Il lui reste désormais sept enseignes : trois tables d'excellence (Le Crocodile, le 1741, le Maïence), trois tables gourmandes (Les Armes de Strasbourg, La Vignette, Le Tire-Bouchon) sans oublier le 231 East Street, sa franchise de burger américain. Son groupe compte au total 180 personnes. En un mot, le travail ne manque pas.Je veux faire moins, mais mieux
- Cédric Moulot, maître restaurateur-
40 ans, l'âge de raison
Le travail, c'est précisément ce qui l'anime : "La restauration, je suis tombé dedans dès ma plus tendre enfance". Ces dernières années, avec toutes ses enseignes à mener de front, son travail en cuisine ou en salle se réduit nécessairement. La gestion de l'administratif l'accapare à 80%. Impossible d'être partout à la fois. Cédric Moulot dit vouloir "refaire son métier", retourner aux fourneaux, passer plus de temps avec ses clients, choisir encore mieux ses fournisseurs de proximité.40 ans, c'est le bel âge pour refaire l'azimut
- Cédric Moulot, maître restaurateur -
Des soucis personnels, une vie professionnelle intense et mouvementée, notamment le départ du chef Franck Pelux et de la directrice de salle Sarah Benhamed au début du mois de juin au Crocodile, Cédric Moulot a pris le temps de réfléchir : "je veux travailler différemment, être plus à l'écoute de mes collaborateurs et de mes clients".
Des rêves toujours étoilés
Si depuis un an, il s'est mis au vert, sort moins dans les dîners en ville et a pris un chien, Cédric Moulot nourrit toujours des rêves de grandeur et d'excellence. On ne se refait pas.En pleine restructuration de son groupe CM Collection, l’actuel propriétaire du Crocodile ambitionne le meilleur pour le restaurant Maïence qu'il a ouvert au début de l'année 2019 et dont il a confié la carte au chef Gilles Goujon.
Il suit de près les travaux engagés depuis quelques semaines au Crocodile : "le gros oeuvre est terminé, les plombiers et les électriciens sont sur place". Quand on l'interroge sur l'équipe, il ne délaye pas : "l'encadrement est constitué". On n'en saura guère plus pour le moment, si ce n'est que le célèbre restaurant de la rue de l'Outre devrait rouvrir au début du mois de décembre.